L‘inceste fraternel, quand les parents de la victime sont aussi ceux de l’agresseur…

Dans la masse de témoignages du #MetooInceste, il y a une dénonciation récurrente : le viol ou les agressions par un frère/soeur, ou même un cousin(e).

Autrement dit, pas par un adulte, pas par un parent référent.

On m’avait déjà signalé ce sujet des violences sexuelles au sein des fratries comme étant un phénomène largement sous-évalué.

Il faut dire que si, déjà, l’inceste n’est pas un sujet facile à aborder, les violences sexuelles au sein de fratries, pas grand monde n’a envie d’en entendre parler !

On passe notre temps à essayer de préserver nos enfants du monde extérieur, si en plus il faut les protéger les uns des autres…

Ce qui joue également, c’est qu’on a longtemps cru que c’était moins grave.

On y voyait des jeux consensuels d’exploration, tout ça, c’était des histoires d’enfants, c’était leur monde et on n’allait pas s’en mêler de trop près.

Mais parmi les enfants se jouent également des rapports de domination et les quelques études sur le sujet montrent l’ampleur des dommages causés aux victimes, dommages qui sont les mêmes que ceux d’un inceste commis par un adulte.

Ce n’est pas moins grave, moins traumatisant parce que ça vient d’un enfant.

Il faut cependant admettre que cette question complique absolument tout, au point que même la recherche a du mal à s’en emparer. Il y a peu de ressources sur le sujet et elles sont principalement nord-américaines. Je tiens à signaler ce mémoire très intéressant: Accompagner un mineur auteur d’infractions sexuelles dans sa fratrie, de Ludivine Dubart, qui explique comment les services éducatifs, policiers, judiciaires peuvent se mobiliser pour ces jeunes.

Autrement, le tabou est total. C’est extrêmement compliqué pour les victimes de parler.

.

Les séances se font à mon cabinet toulousain, ou en téléconsultation (par Skype, WhatsApp, Zoom), ou au domicile de mon client. Plus d’informations utiles pour résoudre votre problème en cliquant sur les liens en haut de ce blog « duvallevesque-psychotherapie-hypnose.fr ». Mailez-moi ou appelez-moi pour tout conseil dont vous avez besoin

Je crois que beaucoup de personnes n’ont aucune idée de ce que c’est que « l’après » un traumatisme comme l’inceste.
Beaucoup de choses peuvent générer ce stress.
L’état de stress Post-traumatique, ce n’est pas juste « j’ai été embêté mais je suis plus fort et ça a fait de moi quelqu’un de plus solide ». Alors non, rien à voir.
Des violences physiques, des violences sexuelles comme l’inceste, le viol, les attouchements, des violences conjugales, des violences psychologiques telles que des harcèlements scolaires, professionnels. Certains deuils sont vécus de façon tellement brutale qu’ils peuvent être traumatiques.
L’état de stress post-traumatique, c’est une effraction dans la vie, dans l’intimité, dans le psychisme d’une victime.
Un cataclysme qui vient faire effondrer les défenses qui habituellement protègent le fonctionnement psychique. Comme un barrage qui cède, laissant toutes les angoisses les plus anciennes se répandre.
Les symptômes sont sensiblement toujours les mêmes : au delà des troubles du sommeil et de l’appétit, des images qui s’imposent, des sons qui envahissent, des angoisses permanentes, une surveillance constante de son environnement, des conduites d’évitement qui épuisent.
Alors oui, tout devient effrayant, comme croiser une silhouette, penser qu’on va être en présence de celui (ou celle) qui génère cette terreur, envisager que s’y opposer sera l’exposition de sa propre faiblesse.
Tout est dur.

C’est une fracture de vie. Il y a un avant et un après.
Tout est une épreuve. Les victimes vivent dans la terreur. Le bruit de la clé dans la serrure, le téléphone qui sonne ou pas. Il est question de survie. Rien d’autre.
Chaque jour.
Le pire est pourtant encore à venir. La honte, la peur que tout se sache, le sentiment de culpabilité. Cette impression terrible d’être à l’origine de son propre malheur. La violence porte de nombreux visages…
Cette horreur renforcée encore par la société, l’environnement, la famille dans le cas d’inceste, qui ne comprend pas la profondeur de la douleur. La société qui pense « c’est bon, on tourne la page, tout ça ne va pas venir nous déranger toute la semaine ». Non. Toute une vie.
Parfois les victimes que je vois au cabinet sont dans un temps sidéré où rien ne bouge. La terreur reste intacte jour après jour. Plus de travail, de famille.
Alors oui. On peut souffrir de l’état de stress post-traumatique toute une vie.
Les soins sont longs et souvent malheureusement incomplets avec les thérapies classiques et/ou cognitives. L’hypnose profonde a fait ses preuves pour aller mieux.
Les thérapeutes peuvent aider, accompagner et soutenir.

.

-> Les séances se font à mon cabinet toulousain, ou en téléconsultation (par Skype, WhatsApp, Zoom), ou au domicile de mon client. Plus d’informations utiles pour résoudre votre problème en cliquant sur les liens en haut de ce blog « duvallevesque-psychotherapie-hypnose.fr ». Mailez-moi ou appelez-moi pour tout conseil dont vous avez besoin

Certains chercheurs alertent sur les effets psychologiques « dramatiques » du confinement, sans pour autant remettre en cause son principe.

Ils s’expriment dans la revue The Lancet et se basent sur un ensemble d’études menées pendant des quarantaines notamment au moment de l’épidémie du SRAS en 2003 et d’Ebola, en Afrique, en 2014.

« La séparation des proches, le manque de liberté, les incertitudes sur la maladie, peuvent entrainer des effets dramatiques », expliquent-ils. Les chercheurs évoquent « de la colère, du stress, de l’irritabilité, des insomnies«  et même des « dépressions« .

Pendant la période de confinement, les psys et hypnothérapeutes continuent d’exercer, et la consultation est un motif valable pour avoir le droit de se déplacer. Certains thérapeutes, dont je fais partie, s’organisent pour proposer des consultations en ligne gratuites, notamment à destination des soignants, très exposés.

Le quarantaine peut poser des problèmes de promiscuité, surtout pour les familles réunies dans des petits espaces. Le confinement, c’est l’occasion de passer beaucoup, beaucoup, de temps avec les enfants mais quand on télé-travaille, lorsqu’on est dans des petits espaces ou simplement fatigués, les tensions peuvent se multiplier.

Pour aider les parents, #NousToutes a créé une vingtaine de groupes WhatsApp, déjà rejoints par plus de 4 000 parents.

Au menu, conseils éducatifs et astuces pour rester zen : quand on sent que la tension monte, s’isoler (même aux toilettes), regarder des vidéos amusantes avec ses enfants. L’idée, c’est d’aider à éviter mots ou gestes qui peuvent heurter, blesser car on peut avoir des comportements que l’on regrette juste après.

Sur son site internet, l’université catholique de Louvain donne également des conseils pour éviter un burn out parental.

Le collectif #NousToutes attire aussi l’attention sur les 200 000 femmes victimes de violences conjugales en France, qui se retrouvent enfermées avec leur conjoint violent pendant des semaines.

Le collectif a lancé une pétition « Confinement : protégeons les femmes victimes de violences », qui réclame notamment la mise en place au niveau national d’une assistance psychologique, juridique et sociale aux victimes de façon non présentielle.

Je vous rappelle quelques conseils en tant que témoin de violences conjugales :

  • prenez régulièrement des nouvelles de vos amies qui vivent avec un conjoint violent.
  • Dites leur que vous êtes joignable en cas de problème.
  • Donnez leur le n° de téléphone dédié (3919) et le 17 (en cas d’urgence).

Les associations Solidarité Femmes, qui gère notamment le 3919, l’AVFT, le collectif féministe contre le viol  ou la Fondation des femmes continuent également d’aider les victimes pendant le confinement.

.

-> Les séances se font à mon cabinet toulousain, ou en télé-séances (par Skype, WhatsApp, Zoom), ou au domicile de mon client. Plus d’informations utiles pour résoudre votre problème en cliquant sur les liens en haut de ce blog « duvallevesque-psychotherapie-hypnose.fr ». Mailez-moi ou appelez-moi pour tout conseil dont vous avez besoin

Pour ceux qui sont restés cloîtrés, la « peur » grandissante du déconfinement…

Elle a mangé des pâtes pendant deux semaines, pris une douche après chaque sortie pour le courrier… Depuis deux mois, Carole est cloîtrée chez elle et ne compte pas sortir lundi, rongée comme d’autres par la « peur » qui fait craindre aux médecins l’apparition de « troubles psychiatriques ». Seule avec sa fille de deux ans, Carole, 42 ans, nourrice, n’a pas quitté son appartement de Toulouse, sauf pour faire le tour du pâté de maison, car son médecin avait insisté.

« J’ai fait ça deux jours, mais voyant qu’il y avait toujours des morts, j’ai arrêté. Je préfère rester chez moi, je suis plus en sécurité », dit-elle. Faute de créneau de livraison disponible, elle est restée presque deux semaines sans nourriture : « C’était pâtes et pâtes. L’essentiel était qu’il y ait du lait pour ma fille ».

Le 11 mai, elle ne reprendra pas le travail et restera chez elle en attendant de voir si un éventuel rebond de l’épidémie survient. « J’ai encore plus peur, car il y aura beaucoup plus de monde dans les rues », explique-t-elle. Elle prévoit d’aller consulter un psychopraticien ou un hypno pour l’aider à combattre cette peur.

A l’issue de ces huit semaines de confinement, l’on peut facilement imaginer des troubles phobiques majeurs, et certainement des dépressions, comme on l’observe parfois à retardement après avoir surmonté une épreuve lorsqu’il s’agit de refaire face à une forme de quotidien.

Une inquiétude partagée par les professionnels de la santé mentale dans l’ensemble des pays touchés par la pandémie, où les études montrent une hausse de l’anxiété et de la dépression.

Pour l’heure, les cas échappent de facto à notre observation, les gens touchés par ces troubles restant scrupuleusement confinés. Nous avons entendu parler de risque de « troubles post-traumatiques », mais ils auraient alors une présentation clinique tout à fait inédite.

On peut aussi imaginer des réactions de peur ou colère irrationnelle, devant ce qui chez l’autre serait considéré comme « irresponsable » et non civique, notamment dans les transports en commun.

« Ce nombre énorme de morts »…

« Dans la rue, on va se regarder comme après les attentats, de manière un peu suspicieuse », prédit Nancy, 28 ans, de Cornebarrieu. Graphiste freelance et vendeuse dans une boutique de vêtement le week-end, elle est stressée de devoir reprendre les transports en commun, après près de deux mois de strict confinement.

Son compagnon, Yves-Allan, explique n’être sorti que tous les 10 jours pour faire des courses, « pour minimiser les risques, préserver ma santé, et en me disant que si tout le monde le respectait, on s’en sortirait plus vite ». Agent immobilier, lui se rendra au travail serein, notamment car il a « la chance de pouvoir y aller à pied », avec masques et gants fournis par son employeur.

A part pour le travail, le couple n’a prévu aucune sortie, en attendant de voir l’évolution de l’épidémie après le déconfinement. « Si on m’invite quelque part, je dirai non », explique Nancy. « Je sais ce que moi j’ai fait, les précautions prises, mais les autres non ».

Ghania, elle, ne sortira pas après le 11 mai. Cette mère de deux jeunes enfants qui vit en famille à Balma a « peur pour eux ». « Même si on dit qu’ils sont immunisés, ils peuvent quand même l’attraper », craint-elle. Dans sa ville, les écoles ne rouvriront pas.

A l’annonce du confinement, elle dit s’être « pris un coup sur la figure ». « Après nous avoir dit que c’était rien ce virus, on a tout fermé, les écoles… Du coup je ne suis plus sortie du tout, et les enfants non plus », explique-t-elle.

Le décompte macabre des victimes du virus l’a aussi traumatisée : « J’évite de regarder les infos. Ce nombre énorme de morts, tous les jours, je ne supporte pas. Ça me stresse de voir autant de personnes mourir, je pense à leur famille. A la mienne, en Algérie, où les hôpitaux ne sont pas aussi bien qu’ici… »

Avec son mari, ils aimeraient pouvoir acheter une voiture. « On pourrait sortir de la ville », rêve-t-elle. « Emmener les enfants courir dans un champs, ou même dans un terrain vague. Là, ils ne risqueraient rien ».

.

-> Les séances se font à mon cabinet toulousain, ou en télé-séances (par Skype, WhatsApp, Zoom), ou au domicile de mon client. Plus d’informations utiles pour résoudre votre problème en cliquant sur les liens en haut de ce blog « duvallevesque-psychotherapie-hypnose.fr ». Mailez-moi ou appelez-moi pour tout conseil dont vous avez besoin

 

Procès Barbarin et France Télécom : l’enceinte pénale, cœur battant des débats de société !

Qualifiés d’« historiques », les procès du cardinal Barbarin et de France Télécom ont permis la confrontation publique des victimes et des accusés.

Devant le tribunal correctionnel de Paris, jeudi 27 juin, Noémie Louvradoux évoque son père, Rémy, un agent fonctionnaire de France Télécom qui s’est immolé par le feu devant son agence de Mérignac (Gironde) le 26 avril 2011.

La jeune femme égrène le nom de chacun des anciens dirigeants de l’entreprise, assis à deux mètres d’elle : « Ils ont assassiné mon père. Ils ont tué notre vie de famille. Et ils ont dit qu’ils ne savaient pas. »

Quelques mois plus tôt, dans une autre enceinte pénale, la même colère douloureuse avait été jetée à la face des prévenus.

Alexandre, François, Laurent, Pierre-Emmanuel, Stéphane, Mathieu, Christian, Didier, âgés de 38 à 53 ans, étaient venus déposer le secret longtemps enfoui qui avait détruit leur enfance.

Tous avaient appartenu à la troupe scout de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône) et avaient subi les attouchements de l’aumônier Bernard Preynat.

« Je veux que les personnes d’Eglise me voient et voient ma souffrance », avait lancé Christian au cardinal Philippe Barbarin et aux représentants de la hiérarchie de l’Eglise qui comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Lyon.

Dans les deux cas, l’écart est vertigineux entre l’intensité de la souffrance vécue et le délit reproché aux prévenus.

Harcèlement moral érigé en stratégie managériale au procès France Télécom, non-dénonciation de crime ou de délit au procès Barbarin.

Dans les deux cas, ceux qui sont poursuivis devant le tribunal ne sont pas les auteurs directs du mal infligé aux victimes. Mais de la place hiérarchique qui était la leur – dirigeants d’entreprise, autorité ecclésiale –, ils avaient le pouvoir d’empêcher ce mal, du moins de le réparer.

L’ancien PDG Didier Lombard et le cardinal Philippe Barbarin n’ont certes pas attendu d’être renvoyés devant une juridiction pour prendre la mesure des drames vécus pour l’un, dans son entreprise, pour l’autre, dans son Eglise.

Mais la salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris, comme celle de Lyon, ont permis quelque chose d’unique : leur confrontation publique.

Quand les familles ou les collègues de travail des agents de France Télécom évoquent à la barre le lent isolement, la perte de confiance en soi, la détresse, la peur de ne pas y arriver, de ceux qui ont mis fin à leurs jours, comme lorsque les victimes de Bernard Preynat racontent ses invitations sous la tente, son souffle court, son haleine qui empeste le cigare, leur honte et leur détresse, on n’entend pas seulement ce qu’ils disent, on regarde les prévenus les écouter…

En France, une femme sur cinq a été harcelée sexuellement au cours de sa carrière.

Et seulement 5% des cas ont été portés devant la justice.

Depuis ce week-end, des témoignages de victimes affluent sur Twitter sous le hashtag #balancetonporc.

La parole des femmes victimes de harcèlement sexuel au travail se libère.

Pour preuve ces multiples témoignages relayés sur Twitter depuis ce week-end sous le hashtag #balancetonporc. Il faut dire que les cas de harcèlement sexuel dans le cadre professionnel sont loins d’être marginaux.

En France, en 2014, une femme sur cinq a été confrontée à une telle situation au cours de sa carrière, selon un rapport du Défenseur des droits. Mais seuls trois cas sur dix ont été rapportés à la direction ou à l’employeur et seulement 5% des cas ont été portés devant la justice.

Comment agir en cas de harcèlement sexuel au travail ?

• Comment identifier un cas de harcèlement sexuel au travail ?

Il convient de rappeler la définition juridique du harcèlement sexuel.

Que ce soit en droit pénal, ou en droit du travail, le harcèlement sexuel est un délit qui se caractérise par «le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle» qui «portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant» ou créent «une situation intimidante, hostile ou offensante».

«Toute forme de pression grave, même non répétée, dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte sexuel, au profit de l’auteur des faits ou d’un tiers», est encore considérée comme du harcèlement sexuel.

Dans le milieu professionnel, il y a harcèlement sexuel même s’il n’y a aucune relation hiérarchique entre la personne harcelée et son harceleur, qui peut être aussi bien un collègue qu’un supérieur.

• Quels sont les recours ?

Une victime de harcèlement sexuel au travail peut attaquer son harceleur.

Pour cela, elle dépose plainte auprès de la gendarmerie, du commissariat ou par une lettre directement adressée au procureur de la République. Elle dispose d’un délai de six ans après le dernier fait de harcèlement (geste ou propos) pour porter plainte. Après, la justice ne peut plus rien faire.

Autre recours possible, la victime peut attaquer son employeur, dans la mesure où il est responsable de la sécurité de ses salariés. Dans ce cas, elle doit saisir le conseil des prud’hommes ou le tribunal administratif (pour les fonctionnaires). Elle peut mener ces deux procédures en même temps.

«Cette seconde procédure est souvent oubliée des victimes qui veulent surtout punir leur harceleur, souligne Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT). Mais s’en contenter reviendrait à sortir les femmes du droit commun», souligne-t-elle.

• Vers qui d’autre se tourner ?

Une victime de harcèlement sexuel au travail peut se tourner vers les syndicats de l’entreprise, de plus en plus formés à ces problématiques, vers des associations, comme l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT). Ou encore vers le médecin du travail, l’inspection du travail ou le Défenseur des droits, qui peut faire une enquête au sein de l’entreprise.

• Comment apporter des preuves ?

Des textos, des e-mails ou même des enregistrements clandestins constituent évidemment des preuves matérielles.

Des récits de collègues, des témoignages d’anciennes victimes qui occupaient ce poste, des certificats médicaux, ou encore un arrêt maladie, sont autant d’éléments qui peuvent être également présentés à la connaissance des juges. «Il s’agit de fournir tout un faisceau d’éléments qui peuvent corroborer une parole» insiste Marilyn Baldeck.

• Quelles sanctions sont prévues ?

Le harceleur encourt au pénal jusqu’à 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende dans des circonstances aggravantes, comme par exemple l’abus d’autorité chez un supérieur hiérachique.

Quant à la victime, «elle peut obtenir, en attaquant son employeur, 10.000 à 30.000 euros de dommages en réparation du préjudice moral et du manquement aux obligations de sécurité. Ainsi que 6 mois de salaire au minimum» lorsqu’il y a eu rupture du contrat de travail, précise Marilyn Baldeck de l’AVFT.

«Beaucoup perdent leur emploi, ne retrouveront plus de travail, ou se retrouvent au chômage de longue durée, vivant des minima sociaux. Il ne faut pas demander le minimum», conseille Marilyn Baldeck.

D’après un sondage Ifop, quatre femmes actives victimes sur dix estiment que la situation de harcèlement sexuel s’est terminée à leur détriment (atteinte à la santé physique ou mentale, carrière bloquée, contrat non-renouvelé, arrêt de travail, licenciement pour faute grave ou inaptitude, démission…).
Sources: lefigaro.fr/social, l’expérience de mes clientes au cabinet

Pervers narcissiques : de purs manipulateurs ?

Sans scrupules, virtuoses, indétectables, les pervers narcissiques sont le dernier avatar du manipulateur. Ils sont pourtant loin de faire l’objet d’un consensus au sein des psys.

On les dit froids, calculateurs, dominateurs, ne ressentant ni émotion, ni culpabilité, ni la moindre considération pour l’autre. Des prédateurs qui se servent des gens comme faire-valoir pour regonfler un ego en panne. Séducteurs, ils cachent leur jeu. Dans le face-à-face, ils paraissent sincères et touchants, peuvent feindre de s’intéresser aux autres, se montrer empathiques et même reconnaître leurs torts, mais toujours dans le but de s’attirer des bonnes grâces.

C’est dans l’ombre qu’ils agissent, ce qui trompera leurs victimes. Une fois démasqués, ils crient à l’injustice. Incapables de se remettre en question, certains seraient tout simplement incurables.

La victime : martyr ou complice ?

Le « pervers narcissique » est un concept psychanalytique qui apparaît dans les années 1980 sous la plume de Paul-Claude Racamier. Il associe deux entités pathologiques distinctes : le narcissisme, qui est l’intérêt excessif pour soi, et la perversion, qui consiste à utiliser l’autre à ses propres fins.

Dans la lignée de P.C. Racamier, d’autres psychanalystes en font leur objet d’étude.

Pour Alberto Eiguer, « les pervers narcissiques n’ont de cesse de vouloir formater les autres, les conditionner en tant que leur objet, leur chose. On les retrouve chez les gourous, les chefs de groupuscules extrémistes, les délinquants économiques, les escrocs, les meurtriers ou les délinquants sexuels. Mais la perversion narcissique est à distinguer de la perversion sexuelle, une entité psychopathologique qui suppose une symptomatologie différente », explique le psychanalyste. S’il y a bien des pervers narcissiques parmi les délinquants sexuels, la perversion narcissique ne renvoie pas nécessairement à une sexualité déviante.

Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour remettre en cause ce modèle du méchant pervers narcissique exploitant des victimes innocentes. Certains osent même affirmer que la victime trouve un certain compte dans cette situation.

Déjà en 1989, A. Eiguer, en publiant Le Pervers narcissique et son complice, considérait que le complice en question n’était personne d’autre que la victime. « Inconsciemment elle joue son jeu », évoque le psychanalyste. Elle irait donc, sans le vouloir, dans son sens. Mais, c’est aussi parce que le pervers narcissique est tout d’abord un séducteur qui répond à ses besoins narcissiques.

A. Eiguer dit avoir choisi ce titre pour pousser les victimes à prendre conscience de ce piège. « Il faut soutenir les victimes, les renforcer dans l’idée qu’elles peuvent exister sans un pervers narcissique. L’important, c’est le tiers. Il faut aider les victimes à sortir de l’isolement, à partager avec d’autres leur souffrance », dit A. Eiguer.

Mais parfois, les victimes s’enferment dans un cercle vicieux. Des femmes, et aussi des hommes, persistent dans des relations dans lesquelles ils sont instrumentalisés, voire maltraités, tout en défendant leur partenaire, collègue de travail ou supérieur hiérarchique lorsque celui-ci est mis en cause par l’entourage. La victime pourrait donc bien se trouver complice de son bourreau malgré elle, d’où la nécessité de l’aider à repérer les faiblesses dans lesquelles s’engouffre le pervers, pour mieux s’en défendre.

Un terme à la mode… absent des manuels psychiatriques

Qui est concerné par ce trouble ? Récemment, le psychiatre Dominique Barbier a avancé le chiffre de 10 % de pervers narcissique en France, estimation largement relayée dans les médias.

Pour le pédopsychiatre et biostatisticien Bruno Falissard, ce chiffre ne correspond à aucune réalité. « Il n’y a pas eu à ma connaissance d’études scientifiques pour mesurer la prévalence de la perversion narcissique en France et ce pour plusieurs raisons. Le diagnostic est très difficile à établir. Si l’on veut le faire de façon scientifique, il faut des entretiens longs, des praticiens d’expérience, évaluer un grand nombre de personnes. Il faudrait inclure les pervers narcissiques dans ces études, mais comme ils ne sont pas en demande de soins, c’est difficile. Par ailleurs, il s’agit d’un diagnostic dimensionnel. Pervers narcissique, on peut l’être un peu, moyennement ou beaucoup. En fonction de l’endroit où on mettra le seuil, la prévalence peut varier énormément. »

Bien que ce terme soit rentré dans le langage courant en France, il fait encore l’objet de contestations. Il n’existe pas véritablement d’équivalent en anglais et on n’en trouve aucune référence, ni dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), ni dans la Classification internationale des maladies (CIM).

Au-delà du manque d’études scientifiques, d’autres raisons peuvent expliquer cela.

« En Amérique du Nord, les assurances maladie ne remboursent pas les prises en charge pour des troubles de la personnalité. Du coup, les médecins ne les cotent plus et ils ont tendance à disparaître de la nomenclature. Par ailleurs, c’est un diagnostic issu de la tradition psychanalytique qui n’est pas vraiment à la mode dans les manuels psychiatriques actuels. Il y a un clivage entre, d’un côté, une nomenclature qui tourne beaucoup autour des médicaments et, de l’autre, une réalité clinique beaucoup plus complexe. Les deux ont du mal à se rencontrer », explique B. Falissard.

La surmédiatisation des pervers narcissiques en a fait un terme désormais employé (trop ?) facilement. Dès qu’une relation amoureuse ou professionnelle se passe mal, le conjoint ou l’employé est tenté de brandir le spectre du pervers narcissique pour disqualifier l’autre.

« Il est vrai qu’on a tendance à en faire trop aujourd’hui, on a tendance à coller des étiquettes psychiatriques sur tout le monde. Mais c’est aussi parce que nous sommes dans une société de la victimisation. Aujourd’hui pour être reconnu, il faut être victime », commente B. Falissard.

Tout politique ambitieux, tout patron un peu trop rigide et autoritaire ou tout amoureux infidèle n’est pas forcément un pervers narcissique. Soyons vigilants, mais sans voir le mal partout…

 

Sources: scienceshumaines.com, mon expérience professionnelle

 

En matière de violences sexuelles, les idées fausses fleurissent…

Pour en finir avec le déni qui prévaut encore face aux victimes, le Dr Muriel Salmona publie « Violences sexuelles, les 40 questions incontournables » (Dunod, 2015). Spécialiste de la mise en lumière du phénomène de la mémoire traumatique et de son traitement, l’auteur s’adresse aux victimes, à leurs proches et aux professionnels.

Elle apporte des réponses claires et argumentées dans la première partie de l’ouvrage aux questions que plus personne ne devrait se poser et dans la deuxième, aux questions que tous devraient se poser.

Une information essentielle et des outils pour la reconnaissance des victimes, leur protection et la mise en place de soins adaptés.

– Pourquoi est-il nécessaire de publier ces 40 questions-réponses concernant les violences sexuelles ?

Aujourd’hui encore, très peu de victimes de violences sexuelles sont protégées et prises en charge, rares sont celles qui parviennent à porter plainte, et lorsqu’elles y arrivent c’est presque toujours un véritable parcours du combattant pour que soit reconnu ce qu’elles ont subi.

La loi du silence, l’impunité et le manque de solidarité envers les victimes sont la règle.

Il y a, hélas, une méconnaissance et une sous-estimation de la réalité des violences sexuelles : qui sait que plus de 20% des femmes en ont subi au cours de leur vie, que les mineures en sont les principales victimes (81% ont moins de 18 ans, 51% moins de 11 ans et 21% moins de 6 ans), qu’elles sont commises dans plus de 80% des cas par des proches, qu’elles ont lieu majoritairement dans la famille et dans le couple ?

Qui connaît la loi et la définition précise d’un viol ou d’une agression sexuelle ?

Qui connaît les mécanismes psychotraumatiques qui permettent de comprendre les réactions et les souffrances des victimes ?

La société est encore dans le déni. Ce déni repose sur ce qu’on nomme la « culture du viol », qui, par un habile retournement met en cause la victime et non l’agresseur. La victime l’a cherché en étant provocante, trop sexy, en ne faisant pas assez attention, en ne résistant pas assez à son agresseur, etc.

Avec l’adhésion du plus grand nombre à un tel système de représentations, non seulement les agressions perdurent mais en plus, les conséquences pour les victimes sont passées sous silence, escamotées, et les victimes sont abandonnées, sans soutien ni soins.

– Quelles idées fausses faut-il encore et toujours combattre dans ce domaine ?

L’un des mythes les plus tenaces est la croyance qu’un viol ou une agression sexuelle est majoritairement commis par un inconnu, la nuit, dans l’espace public et sous la menace d’une arme.

Or rien n’est plus faux, seul un faible pourcentage des viols correspond à ce cliché. Dans la majorité des cas, les violences sexuelles sont infligées à des mineur(e)s, par des proches (famille, écoles, activités périscolaires, institutions de soins …) et pour les adultes, au travail ou dans leur couple. C’est ce que j’explique dans mon ouvrage.

Il y a également l’idée que les viols et agressions sexuelles sont dus à des pulsions sexuelles irrépressibles de l’homme qui agresse. Les stéréotypes sexistes voudraient faire croire que la sexualité masculine est violente par essence et a des besoins incontrôlables qui doivent et ont le droit de s’exercer sur la femme.

Mais c’est faux, le viol est froidement intentionnel, ce n’est pas un désir sexuel qui en est à l’origine mais une volonté d’exercer une domination en prenant possession du corps d’autrui pour l’instrumentaliser.

Par ailleurs, l’idée selon laquelle les victimes mentent ou exagèrent est encore trop largement répandue. Les victimes ont énormément de mal à parler et à se faire entendre, d’ailleurs seules 10% des victimes portent plainte suite à un viol ou une tentative de viol. Le peu d’entre-elles qui osent parler de ce qu’elles ont subi courent le risque d’être mises en cause et maltraitées.

– Vous avez travaillé sur la mémoire traumatique. Comment la définiriez-vous ?

La mémoire traumatique est le symptôme central des troubles psychotraumatiques. En faisant revivre à l’identique (par des réminiscences, des flash-backs et des cauchemars) les pires moments des violences pendant des années, voire des dizaines d’années, elle transforme la vie des victimes en une véritable torture.

Les troubles psychotraumatiques sont des conséquences normales et universelles de violences et ils sont particulièrement fréquents lors de violences sexuelles. Ils s’accompagnent d’atteintes neurologiques qui régressent sous l’effet du traitement (réminiscences). Ces conséquences s’expliquent par la mise en place de mécanismes neuro-biologiques et psychiques de survie à l’origine d’une mémoire traumatique.

amygdale-cerebraleIl est utile de rappeler que la gravité de l’impact psychotraumatique n’est pas liée à une fragilité psychologique de la victime, mais au caractère particulièrement terrorisant et impensable des violences et à l’intentionnalité destructrice des agresseurs qui créent une effraction psychique et un état de choc avec une sidération, c’est à dire une paralysie de toute l’activité du cortex cérébral.

La victime se retrouve alors dans l’incapacité de réagir de façon réfléchie, elle reste pétrifiée ou agit sur un mode automatique. Cet état de sidération est à l’origine d’une cascade de réactions traumatiques, il met le cerveau dans l’incapacité de contrôler la réponse émotionnelle qui rapidement devient extrême avec surproduction d’hormones de stress (adrénaline et cortisol).

Ce stress dépassé représente un risque vital cardiologique et neurologique, pour y échapper le cerveau met en place des mécanismes de sauvegarde exceptionnels afin de désactiver de force la réponse émotionnelle, il provoque une disjonction.

Cette disjonction interrompt à la fois le circuit émotionnel et isole la structure cérébrale à l’origine de la réponse émotionnelle (l’amygdale cérébrale), ce qui entraîne ce qu’on appelle une dissociation traumatique avec une anesthésie émotionnelle (la victime est déconnectée, elle se sent spectatrice de l’évènement qui lui paraît irréel). La disjonction interrompt également le circuit de la mémoire, la mémoire des évènements ne peut pas être intégrée ni transformée en mémoire autobiographique par l’hippocampe (structure cérébrale qui est le système d’exploitation de la mémoire, des apprentissages et des repérages temporo-spatiaux) ce qui entraîne des troubles de la mémoire : amnésies partielles ou complètes et une mémoire traumatique.

– Pourquoi est-il essentiel de traiter la mémoire traumatique ?

Cette mémoire traumatique brute, bloquée dans l’amygdale cérébrale, non intégrée, non différenciée, au moindre lien rappelant les violences, les fera revivre à la victime à l’identique comme une machine à remonter le temps, avec les mêmes émotions et les mêmes perceptions qui leurs sont rattachées (images, odeurs, bruits, paroles, cris, douleurs fulgurantes).

Elle contient non seulement les violences et les émotions  ressenties par la victime, mais également la mise en scène, les paroles, la haine, le mépris et l’excitation de l’agresseur. Tout y est mélangé, sans identification, ni contrôle possible. Cette indifférenciation empêchera la victime de faire une séparation entre ce qui vient d’elle et de l’agresseur.

Là réside l’origine de sentiments de culpabilité et de honte chez la victime.

La mémoire traumatique colonisera la victime et transformera sa vie en un terrain miné, avec d’intenses souffrances et des sensations de danger permanent, l’obligeant à mettre en place des stratégies de survie coûteuses, épuisantes et souvent handicapantes comme des conduites d’évitement (contrôle, hypervigilance, phobies, TOC ) pour éviter tout allumage de la mémoire traumatique, et des conduites dissociantes pour l’anesthésier. Ces conduites dissociantes prennent la forme d’addictions, de mises en danger, de violences contre soi-même (il s’agit de provoquer un stress extrême pour faire disjoncter à nouveau le circuit émotionnel). Rapidement ces conduites dissociantes deviennent de véritables addictions, entraînant des risques pour la santé des victimes.

Il est impossible pour les victimes traumatisées de prendre sur elles, d’oublier, de passer à autre chose, de tourner la page, comme on le leur demande trop souvent… Il est important de savoir que lorsque cette impressionnante mémoire traumatique sera traitée et transformée en mémoire autobiographique, la victime pourra se remémorer les violences sans les revivre.

De même, les phénomènes de dissociation traumatique que présentent souvent les victimes peuvent être trompeurs puisque la victime a l’air calme, détachée comme si rien de grave ne s’était passé. Cet état discordant avec la situation traumatique doit alerter, il est l’indice d’un traumatisme majeur.

L’état dissociatif ne signifie pas que la personne n’est pas en état de détresse; elle est privée de ses émotions et ne peut pas les exprimer.

Les victimes dissociées ont une tolérance aux violences et à la douleur qui font qu’elles ne pourront pas se protéger de situations dangereuses, et qu’elles seront encore plus traumatisées, avec une mémoire traumatique qui se rechargera d’autant plus, se transformant en une bombe à retardement. Quand la personne sort de son état dissocié (parce qu’elle est à distance de l’événement traumatisant et de l’agresseur), sa mémoire traumatique (qui n’est plus anesthésiée par la dissociation) risque fortement d’exploser, déclenchant des réactions émotionnelles exacerbées.

C’est important de comprendre qu’il s’agit encore d’un processus psychotraumatique normal, et que la victime ne devient ni folle, ni « hystérique ».

Sans une prise en charge adaptée, sans soutien et protection, ces troubles psychotraumatiques peuvent durer parfois toute une vie.

Ils sont à l’origine d’une très grande souffrance mentale et d’un possible risque vital (suicide, conduites à risque, accidents, maladies). Ils ont un impact considérable démontré par les études internationales que ce soit sur la santé mentale (troubles anxieux, dépressions, troubles du sommeil, troubles cognitifs, troubles alimentaires, addictions, etc.), ou physique (troubles liés au stress et aux stratégies de survie), et la qualité de vie.

Quelles étapes sont incontournables pour se reconstruire après des violences sexuelles ?

Pour pouvoir se reconstruire, il est impératif que les victimes soient protégées et bénéficient de soutien et de soins spécifiques, mais c’est loin d’être le cas actuellement : 83% des victimes de violences sexuelles déclarent n’avoir bénéficié d’aucune protection et un tiers d’entre elles n’ont pas pu trouver de professionnel formé à la prise en charge des victimes de violences sexuelles. Les professionnels de santé ne sont que trop rarement formés à ce type de prise en charge. Or, les soins sont essentiels : la mémoire traumatique doit être traitée.

Le rôle du soignant est d’aider la victime à faire des liens, à comprendre, à sortir de la sidération en démontant le système agresseur, à petit à petit désamorcer la mémoire traumatique et à l’intégrer en mémoire autobiographique, décolonisant ainsi la victime des violences et du système agresseur.

L’impact des violences sexuelles sur la santé des victimes est particulièrement important, même cinquante ans après pour les enfants, si aucune prise en charge n’est mise en place. Plus les violences ont été répétées et assorties de circonstances aggravantes, plus les conséquences sont importantes : risque de mort précoce par accidents, maladies et suicides, de maladies cardio-vasculaires et respiratoires, de diabète, d’obésité, d’épilepsie, de troubles de l’immunité, de troubles psychiatriques (dépressions, troubles anxieux, troubles graves de la personnalité), d’addictions, de troubles du sommeil, de l’alimentation et de la sexualité, de douleurs chroniques invalidantes, de troubles cognitifs, etc.

Il est donc urgent et indispensable que les victimes de violences sexuelles puissent bénéficier de soins et d’une prise en charge adaptée.

Malheureusement, tous ces symptômes psychotraumatiques sont le plus souvent interprétés comme provenant de la personne elle-même, de sa nature, de son sexe, de sa personnalité, de sa mauvaise volonté, de ses provocations, ou sont étiquetés comme des maladies mentales ou des déficiences intellectuelles. La personne est alors considérée comme étant à l’origine de ses symptômes et de sa souffrance. C’est avec ces rationalisations que les suicides, les conduites à risque, les explosions de mémoire traumatique et les états dissociatifs traumatiques seront mis sur le compte de troubles de la personnalité (border-line), de troubles du comportement » ou de « problèmes éducatifs » chez les enfants, de dépressions, voire même de psychoses, les violences sexuelles subies n’étant presque jamais évoquées comme cause principale, et la question : « avez-vous subi des violences ? » n’étant que très rarement posée.

Lorsque les victimes ne sont pas repérées, elles ne reçoivent ni la protection ni les soins nécessaires, mais en plus elles sont culpabilisées, voire maltraitées. Elles se retrouvent isolées, souvent exclues, voire marginalisées, à subir de nouvelles violences.

Alors que les soins sont efficaces, la plupart des victimes n’en bénéficient pas et développent des symptômes traumatiques, qui les poursuivent tout au long de leur vie. L’absence de prise en charge est donc une perte de chance considérable pour la victime et un véritable scandale de santé publique. Il est urgent de former les professionnels au repérage, au soin et à la prise en charge des violences sexuelles.

Source: dunod.com/interview/violences-sexuelles-stop-au-deni

_

Je suis totalement en accord avec les propos du Dr Salmona.

Lors du rdv d’information ou même pendant les premières séances, les violences sexuelles subies ne sont presque jamais évoquées comme cause principale de tous les symptômes.

Quand je suis en présence de troubles de la personnalité (borderline), de troubles du comportement » ou de « problèmes éducatifs » chez les enfants, de dépressions chroniques, je pose la question : « Avez-vous subi des violences ? ». Vient ensuite un important travail psychothérapeutique.

Dans ma pratique de psychopraticien, mon rôle est d’aider la victime à faire des liens, à comprendre, à sortir de la sidération en démontant le système agresseur, à petit à petit désamorcer la mémoire traumatique et à l’intégrer en mémoire autobiographique, décolonisant ainsi la victime des violences et du système agresseur.

Plus d’infos sur le livre du Dr Salmona dans ma chronique:

https://psychotherapeute.wordpress.com/2016/03/11/violences-sexuelles-40-questions-reponses-incontournables/

 

 

Qui sait que 81 % des victimes de violences sexuelles ont subi les premières violences avant l’âge de 18 ans ?

Qui sait qu’une femme sur 5 et un homme sur 14 ont subi des agressions sexuelles dans leur vie ?

Que plus de 250 000 viols sont commis chaque année en France, essentiellement par des proches, et dans tous les milieux sociaux ?

Qui sait que l’impact des violences sexuelles sur la santé des victimes est majeur à court, moyen et long termes ?

Violences sexuelles…

…stop au déni !

Dénoncer les idées fausses, le déni et la loi du silence, demander que les droits des personnes victimes soient respectés, pour qu’elles soient protégées, reconnues et soignées, donner des outils pour mieux les comprendre et en être solidaires, c’est l’objectif de ce nouveau livre du Dr Salmona qui fournit des réponses claires :

  • aux questions que personne ne devrait plus se poser
  • mais aussi aux questions que tout le monde devrait se poser.

Aujourd’hui encore, très peu de victimes de violences sexuelles sont protégées et prises en charge, rares sont celles qui parviennent à porter plainte.

Et lorsqu’elles y arrivent c’est presque toujours un véritable parcours du combattant pour que soit reconnu ce qu’elles ont subi.

La loi du silence, l’impunité et le manque de solidarité envers les victimes sont la règle.

Un livre qui éclaire d’un jour nouveau

un dossier encore trop souvent tabou.

Une thématique grave abordée de façon simple, pleine d’empathie, qui donne de réels outils pour les lectrices. Et qui peut aider chacune dans son parcours personnel.

Pour aller plus loin, cliquez ici !

Et !

facebook.com/violencessexuellesmurielsalmona

memoiretraumatique.org

stopaudeni.com/

Violences sexuelles 40 questions + réponses incontournables, psychotherapie, addiction sexuelle, dépendance, boulimie, F.Duval-Levesque psychopraticien et hypnothérapeute, TCC

Sommaire

  1. Les questions que tout le monde devrait se poser
  2. Les questions que se posent les victimes de violences sexuelles (le vécu, l’après, les soins, la plainte…)
  3. Les questions que se posent l’entourage (comment savoir, comment protéger, comment soutenir, comment se faire aider…)
  4. Les questions que se pose les professionnels qui les accompagnent (comment se former, comment dépister, comment prendre en charge…)
  5. Comment la société et les pouvoirs publics peuvent lutter (comment lutter contre le déni, comment améliorer la loi, comment améliorer la prise en charge…)
  6. Pour en savoir plus sur la mémoire traumatique et la dissociation.

Biographie l’auteur

Muriel Salmona – Muriel Salmona est psychiatre, psycho-traumatologue, chercheuse et formatrice en psychotraumatologie et en victimologie. Présidente et fondatrice de l’association Mémoire traumatique et Victimologie (www.memoiretraumatique.org), elle a dirigé une grande enquête nationale en 2015 sur l’Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte soutenue par l’UNICEF France. Elle a publié de nombreux articles et en 2013 « Le livre noir des violences sexuelles » (Dunod).

Publics

Toute personne confrontée à cette question: victimes et leur entourage, personnel soignant..

 

Source: « Violences sexuelles: 40 questions-réponses incontournables« , Dr Muriel Salmona, éditions Dunod. Du même auteur: « Le livre noir des violences sexuelles« 

 

Les violences psychologiques vues du côté des victimes.

Une spécialiste de l’accompagnement donne des clés pour comprendre, pour s’en sortir et se reconstruire.

On peut isoler 15 catégories d’agressions verbales, malheureusement quasi universelle envers les enfants, fréquentes dans la communication de couple, et également au travail.

Outre les dénigrements, insultes et menaces, généralement repérées sans difficulté, il peut y avoir chantage, dévalorisation, sape, contradiction, jugements et critiques, accusations et reproches, fausse plaisanterie, blocage et diversion, oubli, retenue, déni, discrédit et silence.

Victimes de violences psychologiques  de la résistance à la reconstruction, par Anne-Laure Buffet.jpgCes trois dernières catégories ont un statut particulier, parce qu’elles sont souvent utilisées en réponse à la protestation de la victime qui se plaint de ne pas avoir été entendue ou d’avoir essuyé une remarque désagréable.

Leur utilisation marque la conviction bien ancrée chez l’agresseur d’être dans son bon droit quant au discours qu’il tient à autrui, voire sa volonté explicite de blesser l’autre. Elle illustre aussi le fait que l’agresseur n’a aucune intention de présenter ses excuses et qu’il est incapable d’éprouver de l’empathie par rapport à ce qu’il fait subir à sa victime.Elles sont épuisées, dans l’incompréhension, détruites.

Partagées entre la culpabilité, la honte, la peur, le doute, elles sont convaincues de n’être plus rien, de n’avoir jamais été qui que ce soit.

Hommes, femmes ou enfants, elles se trouvent à côté de chez nous, dans notre rue, dans notre immeuble, parfois dans notre famille. Elles n’ont pas de blessure apparente. Elles sont en vie mais elles ne vivent pas.

Elles survivent. « Elles », ce sont les victimes de violences psychologiques.

Trop souvent, cette violence demeure incomprise, voire niée. La plupart des spécialistes s’interrogent sur les pervers narcissiques en occultant leurs victimes.

Dans ce livre, Anne-Laure Buffet leur donne la parole.

Elle expose les processus conduisant à devenir une proie et propose un questionnaire inédit pour repérer l’emprise d’une personnalité toxique.

Elle montre, à l’aide d’exemples cliniques concrets, les lourdes conséquences psychiques induites par cette violence. Enfin, elle offre des clefs pour aider les victimes à se reconstruire et vivre pleinement.

L’auteur :

Anne-Laure Buffet est coach, conférencière et formatrice, spécialisée dans l’accompagnement des victimes de violences psychologiques avec l’objectif de leur permettre de se reconstruire et retrouver leur identité. Elle a créé l’association CVP – Contre la Violence Psychologique (www.cvpcontrelaviolencepsychologique.com). Elle vit et exerce à Paris.

 

Source: « Victimes de violences psychologiques : de la résistance à la reconstruction », d’Anne-Laure Buffet, Editions Le Passeur Editeur