La violence sexuelle vise la négation d’autrui et son asservissement sexuel.

Si la violence est paralysante et dissociante pour la victime, elle est pour l’auteur un outil de domination et une drogue anesthésiante.

La violence est un formidable outil pour soumettre et pour instrumentaliser des victimes dans le but d’obtenir une anesthésie émotionnelle de l’agresseur. Elle devient ainsi une usine à fabriquer de nouvelles victimes et de nouvelles violences.

Elle est aujourd’hui au coeur des débats contemporains.

Car à quel point la violence sexuelle est-elle courante ?

Les meilleures données de prévalence sur la violence sexuelle proviennent d’enquêtes en population.

Les rapports de police et les études émanant du milieu clinique et d’organisations non gouvernementales constituent d’autres sources de données sur la violence sexuelle. Mais comme seule une faible proportion de cas sont signalés dans ces milieux, ils conduisent à des chiffres de prévalence sous-estimés. Par exemple, une étude en Amérique latine a estimé qu’environ 5 % seulement des victimes adultes de violence sexuelle avaient signalé l’incident à la police (1).

Parmi les nombreuses raisons logiques qui poussent les femmes à s’abstenir de signaler la violence sexuelle dont elles sont victimes, on peut citer :

– des systèmes de soutien et de guérison inadaptés
– la honte
– la crainte ou le risque de représailles
– la crainte ou le risque d’être blâmées ou accusées.

La récente libération de la parole des victimes – facilitée par l’émergence de mouvements tels que Metoo, Metoogay, Metooinceste – engage une politisation de la sexualité.

Dans cette perspective, l’intime « est » politique et devient, dans les sociétés démocratiques, un objet de revendication.

F. Duval-Levesque, psychopraticien,hypnose, coach, mal-être, anxiété, angoisse, addiction, traumatisme, peur, tabac, phobie, souffrance, stress, burnout, PNL, téléséance, téléconsultation, violences sexuelles

-> Cet ouvrage aborde en 11 fiches différentes formes de violences sexuelles et leurs répercussions subjectives : viol et agressions sexuelles, harcèlement sexuel en ligne, violences sexuelles entre partenaires intimes, mutilations sexuelles féminines et la question du genre.

-> Des fiches concises, et bien pratiques pour une meilleure compréhension.

-> Il expose des idées succinctes d’accompagnement psychologique (uniquement psychanalytique) des victimes et des auteurs de violences sexuelles et présente aussi des dispositifs judiciaires.

Mais l’autrice n’aborde l’aspect thérapeutique pour venir en aide aux victime que dans un – trop court – chapitre de 8 pages. Et malheureusement en ne faisant référence qu’à l’approche psychanalytique. Les autres approches, qui ont prouvé leur efficacité, ne sont pas évoquées… ?

Quand aux auteurs de violences, après l’évaluation psychologique (approche psychanalytique toujours), rien n’est proposer concrètement.

Ce livre bien écrit s’adresse donc aux psychologues, aux professionnels du champ médico-psycho-social, voir à certains universitaires, en leur offrant des outils théorico-pratiques pour comprendre les défis que pose cette clinique. Mais ne peut en aucun cas aller vers la guérison durable des différents symptômes de stress post-traumatiques des victimes, ou de leurs auteurs.

(1). Contreras J et al. Sexual violence in Latin America and the Caribbean: a desk review.
Pretoria, Sexual Violence Research Initiative, 2010.

Pour compléter cette approche théoriques : https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/86236/WHO_RHR_12.37_fre.pdf

Source : « Les violences sexuelles : approches cliniques et thérapeutiques », de Nathalie Sierra-Scroccaro, éditions In Press

Nathalie Sierra-Scroccaro, psychologue clinicienne, docteure en psychologie, en pratique libérale à Rennes