Je reçois des personnes souffrant d’addictions, au sexe aussi, depuis des années. Et depuis l’affaire DSK, celles-ci sortent du déni et osent enfin consulter.
Comme la boulimie (addiction à la nourriture), ces personnes sont en mal-être. Elles cachent leurs problèmes à leur entourage, parfois pendant des années.
Oui, mes patients guérissent de leurs addictions. Et oui, après être guéris, trournent la page définitivement et vont de l’avant.
Voici un article de R. Bartet, journaliste à Carevox comme moi, publié avec son accord. Cet article résume bien les réponses à la plupart des questions que l’on se pose :
Le sexe s’affiche. Il est partout et fait recette : publicité, télévision, DVD, journaux, Internet…
Pourtant, il existe encore un certain tabou autour de l’addiction sexuelle.
Si l’affaire Strauss-Kahn l’a largement évoquée, des anonymes sont chaque année de plus en plus nombreux, selon les psychanalystes, à franchir leurs portes pour essayer de mettre un nom autour d’un comportement compulsif des plus troublants.
Les Etats-Unis ont, comme souvent, déjà pris une longueur d’avance sur la France en la matière ! Le pays compte son lot de people « addicts sexuels » : Tiger Woods, Michael Douglas David Duchovny et Charlie Sheen, tous prétendument guéris après s’être fait soigner dans des cliniques spécialisées ou centres de désintoxication prévus à cet effet et avoir fait un mea culpa public à la Bill Clinton.
En France, s’il n’existe pas encore de telles cliniques, des consultations d’addictologie dans de nombreux centres hospitaliers sont destinées à soigner un comportement « déviant » dont on parle encore assez peu : l’addictologie sexuelle.
Une véritable pathologie
Ce comportement compulsif, au même titre que la boulimie ou le jeu, entraîne une dépendance au sexe similaire à celle observée par une drogue.
Le docteur Nathalie Dudoret, médecin sexologue la décrit comme « un type de conduite que le sujet est poussé à accomplir, par une contrainte interne, associée à un syndrome de manque et syndrome anxio-dépressif dont l’orgasme joue un rôle d’anxiolytique naturel ».
Or l’addiction sexuelle reste honteuse, surtout si le diagnostic n’a pas été posé par un spécialiste. Selon le docteur Reed, la spirale addictive se manifeste par un cycle enchaînant 4 phases répétitives :
- La première phase dite obsessionnelle : le malade est dans un état d’absorption interne. Son champ mental est totalement occupé par des préoccupations sexuelles. Il est alors en phase de « drague compulsive » et multiplie la recherche de partenaires.
- La seconde phase de ritualisation intensifie les obsessions compulsives liées au sexe. L’addictif fait une véritable « fixation » amoureuse.
- La troisième phase est la phase d’exécution proprement dite de l’acte sexuel dicté par les deux premières phases.
- La dernière et quatrième phase est une phase de désespoiret d’impuissance du malade face à son comportement.
Serge Hefez définit ainsi le trouble : « la compulsion, non pas du registre du désir, mais de celui du besoin : d’un besoin qui s’impose et agit contre la volonté consciente de l’individu ».
Une vie sous le signe de la dépendance
Les malades expérimentent notamment la peur du manque, aux syndromes bien réels pouvant provoquer des douleurs thoraciques, des insomnies et des angoisses. Les crises, récurrentes et irrépressibles, ne s’apaisent que grâce au passage à l’acte sexuel et à l’atteinte de l’orgasme. Mais une fois ce moment de libération et d’apaisement passé, le malade éprouve un sentiment de culpabilité et souvent de souffrance. Il risque alors une baisse de l’estime de soi et un syndrome dépressif.
C’est sans compter les problèmes d’ordre psychologique, relationnels, familiaux et professionnels. Les malades, pour multiplier leur quête de sexe, se coupent de leurs réseaux et amis. Ils ont une vie cachée qui prend progressivement le dessus pour finalement ne se résumer qu’à l’assouvissement de leur besoin de sexe. La vie amoureuse devient impossible, le temps libre se rétrécit.
Les addicts contractent même parfois des dettes : un article du journal britannique The Guardian de janvier 2008 révélait qu’en Angleterre, une personne sur 4 contacterait un service d’aide au surendettement pour faire face à des dépenses… liées au sexe.
Il n’y a pas de profil type de l’accro au sexe
Si les addictions peuvent commencer avec des films pornographiques, des forums de rencontre et sites spécialisés sur Internet ou par une dépendance sexuelle solitaire, les malades eux, proviennent de tous les milieux sociaux, culturels, toutes origines confondues.
Le Professeur Thibaut, psychiatre au CHU de Rouen, estime qu’ils représentent 3 à 6 % des personnes ayant des rapports sexuels et que 80 % d’entre eux sont des hommes. Les spécialistes reconnaissent également que la plupart de ces malades sont poly-addictifs cumulant parfois leur addiction avec une autre dépendance : tabac, alcool, travail…
Si les causes de cette addiction sont encore mal perçues, on les associe souvent à une vulnérabilité personnelle et psychologique liée à au vécu, des facteurs génétiques, une problématique de l’engagement ou encore un déficit d’attachement.
Les traitements : médicaments et thérapies
Les thérapies varient en fonction des médecins et des spécialistes. Le traitement médicamenteux est souvent initialement préconisé et passe par la prise d’antidépresseurs et/ou d’anxiolytiques.
Il s’accompagne souvent par la suite d’une thérapie individuelle (comportementale et/ou cognitive) et/ou de couple. Les associations d’aide aux addicts sexuels sur le modèle américain des Alcooliques Anonymes peuvent être un bon recours, mais sont beaucoup moins florissantes qu’outre-Atlantique.
Il est difficile, voire impossible, de conditionner la guérison au principe usuel de suppression totale du comportement addictif, (comme c’est le cas pour la boisson, la drogue, ou le jeu par exemple).
On ne peut en effet prôner une disparition totale du sexe. Les psychiatres font en tout cas en sorte de faire retrouver à leurs patients une sexualité « normale » ou d’origine, en essayant d’éviter les rechutes et les autres formes de dépendances.
Si les « drogués du sexe » nous semblent parfois relever du comique ou de la presse people, mieux vaut se souvenir que, détectée suffisamment tôt, la maladie s’en soignera d’autant mieux !
Article de R. Bartet, journaliste à Carevox, publié avec son accord écrit.
Références :
– mon expérience professionnelle de thérapeute
– jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/00/01/E6/0E/document_actu_pro.phtml
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-> Les séances se font à mon cabinet toulousain, ou en télé-séances (par Skype, WhatsApp, Zoom), ou au domicile de mon client. Plus d’informations utiles pour résoudre votre problème en cliquant sur les liens en haut de ce blog « duvallevesque-psychotherapie-hypnose.fr ». Mailez-moi ou appelez-moi pour tout conseil dont vous avez besoin
Puis-je vous recommander de jeter un oeil à mes articles ci-dessous ? Ils pourraient beaucoup vous aider :
https://psychotherapeute.wordpress.com/2012/11/11/sex-addicts-quand-le-sexe-devient-une-drogue-dure/
https://psychotherapeute.wordpress.com/2012/11/05/quel-est-lun-des-plus-gros-problemes-dun-addictif/
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10 septembre 2013 at 16 h 31 min
[…] L’addiction sexuelle : entre obsession et tabou ! (presque identique à la boulimie alimentaire) […]
6 septembre 2013 at 12 h 45 min
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6 septembre 2013 at 12 h 43 min
[…] L’addiction sexuelle : entre obsession et tabou ! (presque identique à la boulimie alimentaire) […]
11 décembre 2012 at 1 h 59 min
Mr Biiip décrit exactement le syndrome dont je souffre quotidiennement et qui vire à l’enfer personnel.
Je suis passionné par de nombreux domaines, par mon métier d’ingénieur, par la musique où j’ai en plus une pratique semi-professionnelle. Mon épouse et moi avons une vie sexuelle équilibrée et épanouie, même si nous n’avons pas la même libido. Mais du coup, je dois « compenser » par une masturbation intense devant des sites érotiques. Tandis que, c’est le comble, j’ai chevillé au corps l’envie de ne pas me disperser, je m’efforce de transmettre le goût de faire les choses bien à nos enfants, de ne pas perdre de temps à regarder la télé (que je ne regarde effectivement pas !), etc. C’est un sentiment de gâchis et d’impuissance alors que je suis à l’âge où l’on a une conscience aiguë que le temps est court et qu’il faut aller de l’avant.
18 octobre 2012 at 13 h 04 min
Bonjour,
En couple depuis plus de 6 ans, mon compagnon ne cesse de s’inscrire sur des sites de rencontres, petites annonces, quand je dors il regarde des pornos. Ça fait la 5ième fois que je l’attrape ! Il nie tout à chaque fois et quand je lui apporte la preuve que c’est un menteur, il a le don de tout remettre sur mon dos comme si c’était de ma faute ! il dit qu’il fait rien de mal, qu’il veut juste se faire des amies ? mais uniquement des femmes. La semaine dernière j’ai découvert qu’il me trompait, là aussi il dit que c’est une amie et qu’il a fait une erreur, qu’il regrette, qu’il m’aime d’un amour inconditionnel. là il a très peur que je le quitte et me promet monts et merveilles ! Pourtant je l’aime, je n’arrive pas a comprendre, Je ne sais plus quoi faire !!! j’en suis malade, A part ce gros problème notre couple est le plus heureux ! que se cache t-il derrière son comportement ?
20 octobre 2012 at 17 h 56 min
Qui peut me conseiller ? me répondre ?
10 décembre 2012 at 22 h 04 min
Je ne te connais pas et ne compte pas te juger. Mais je pense que ton mec est addict et que toi es co-addict. Il faut que vous trouviez un moyen d’en parler ou des forums pour vous aider. Après je me trompe peut-être, mais vérifie son comportement en te posant les questions suivantes : Va-t-il très souvent (tous les jours, ou au moins 3 fois par jour) sur des site pornographiques ou de rencontre ? Prend-il du plaisir avec toi durant l’acte où est-il ailleurs ? Est-ce qu’il s’isole souvent ? Arrive-t-il plus souvent en retard ? Etc… Je vois qu’il te promet mille merveilles, mais en même temps, il rejette une partie des problèmes sur toi, alors que tu n’es pas forcément la fautive… Loin de là. Parlez-en et s’il ne veut pas t’en parler, lit des témoignages de co-dépendant sexuel pour voir s’il y a des similitudes ou autre. Bon courage.
12 octobre 2012 at 20 h 29 min
Bonsoir,
Je pense développer un début d addiction sexuelle. Je suis marie et j aime profondément mon épouse mais sa libido semble dérisoire au regard de la mienne. J ai par le passé, fréquemment souffert d abstinence contrainte ( partenaire frigide, déplacements professionnels de très longues durées,…). Ce qui ne m a pas aidé à structurer ma libido. Je suis proprement incapable de tromper mon épouse, du coup je compense par une masturbation quasi obsessionnelle et surtout quotidienne. Je perds mon temps sur des sites porno alors que je n ose même plus solliciter mon épouse car j ai le sentiment de » l ennuyer » voir de la « gonfler »! C est particulièrement difficile à vivre. Au départ de notre relation, nos rapports étaient quotidiens ou du moins très fréquents. J étais redevenu un homme heureux. Actuellement, je pense que notre rythme est de l ordre de 2 rapports/ mois maximum, et la je passe en mode détresse sexuelle… C est d autant plus difficile que la rareté des rapports semble de plus en plus provoquer des difficultés a retenir l éjaculation, ce qui me trouble énormément. Je suis parvenu à arrêter de fumer, sans aide, sans palliatif, ni rien, il doit bien être possible de retrouver une sérénité sexuelle sans finir devant un thérapeute ou un conseiller conjugal?
Comment retrouver une sexualité épanouie avec mon épouse? Ai-je un appétit démesuré? Est elle trop peu portée sur la chose pour moi? Parvient-on a contrôler son désir…. À s en passer???
Merci a vous
15 octobre 2012 at 18 h 41 min
Bonjour Monsieur Bippppp (!),
Je vous ai répondu par mail privé, avec toutes les informations nécessaires.
Je sais qu’avoir de gros besoins sexuels est difficile. Mais oui, vous pouvez mieux canaliser ce désir envahissant et normal, dans le respect mutuel
Cdt,
FDL
19 octobre 2012 at 23 h 30 min
Je me retrouve totalement dans l’expérience que nous a raconté monsieur Bipppp, hormi le fait que même lorsque j’avais des rapports fréquents avec ma femme (je l’ai perdue à cause de mon addiction), je continuais quand même à me masturber sur des sites de rencontres.
Pourriez-vous me donner également vos précieux conseils afin que je puisse voir le bout du tunnel et que j’arrête de gâcher ma vie.
Merci d’avance à vous.
12 juin 2012 at 23 h 48 min
Bonjour
J’ai lu votre article très intéressant. Je pense que mon mari souffre depuis des années d’addiction sexuelle. Sités pornos, regards systhématiques et insistants sur toutes les femmes qu’il croise dans la rue ou ailleurs. Il est inscrit sur des sites de rencontres et sur des sites échangistes. Elle châte avec des femmes sur son téléphone. J’ai tenté mille fois d’en parler avec lui, mais il nie. Il ne me touche plus depuis plusieurs années. Il est obsédé par les autres femmes. Ca a toujours été le cas. Ce qui a brisé notre couple. Nous vivons sous le même toit mais ne partageons plus rien ensemble. J’ai envie de divorcer, ma vie est devenu un enfer. Je suis si triste et si impuissante devant tout ca. Que pourrais-je faire d’autre que de le quitter ? Il ne veut rien entendre. On peut dire que c’est un grand drogué du sexe. Il ne s’en passera jamais. Comment pourrais-je parvenir à lui faire avouer, admettre cette vérité ? Merci pour vos conseils.
17 juin 2012 at 13 h 38 min
Bonjour Madame Lisa,
Je vous ai répondu par mail privé, avec toutes les informations nécessaires.
Je sais que c’est un calvaire pour vous et votre couple. Mais courage, d’autres couples s’en sont sortis quand un de ses membres était dépendant au sexe.
Oui, c’est possible de guérir, et je crois que cela vaut le coup de suivre une psychothérapie pour retrouver un équilibre à deux, dans le respect mutuel
Cdt,
FDL
22 mars 2016 at 12 h 38 min
Lisa, je me reconnais dans ton témoignage.
Quels étaient les conseils qui t’ont été donnés ?
Et de puis ces années où en êtes vous ? où en es-tu ?
J’ai envie de garder espoir….
2 août 2011 at 19 h 11 min
Je ne pense pas que l’on puisse parler d’addiction ni encore moins de perversion pour le cas de DSK, peut être un certain type de troubles compulsifs avec des personnes qui n’arrivent pas à contrôler leurs pulsions (mais sans vraiment tomber dans le pathologique ni dans le TOC au sens large), c’est un peu comme ceux qui n’arrivent pas à dire non ou à refuser une requête déplacée. Et puis d’autres facteurs très importants ont contribué à l’affaire DSK : le pouvoir « tout court » et le pouvoir « de l’argent » aussi, ces personnes arrivent finalement à croire que tout leur est permis parce que les gens les craignent ou les respectent outre mesure puisque le bonhomme est reparti tranquillement, il a même rappelé pour son portable et donc loin de lui l’idée d’avoir avoir commis un méfait pour lequel il risquerait d’être poursuivi !!