Apparences trompeuses
Faut-il voir dans le crash de l’A320, comme on l’entend beaucoup, une preuve de la dégradation de la sécurité aérienne ?
Le nombre d’accidents récents pourrait le laisser penser : l’année 2014 a vu la disparition du vol MH370 dans l’océan Indien, la destruction du vol MH17 au-dessus de l’est ukrainien, l’accident de l’A320 d’AirAsia en mer de Java. Le 5 février dernier, un ATR 72-600 s’était encore abîmé dans une rivière de Taïpei, à Taïwan (43 morts).
Mais les apparences sont trompeuses : la tendance de long terme est clairement à la baisse des accidents.
« Depuis 1997, le nombre moyen d’accidents d’avions commerciaux est en déclin régulier », rappelait ainsi début 2015 Harro Ranter, président de l’Aviation Safety Network (ASN), une organisation indépendante basée aux Pays-Bas.
Taux d’accidents historiquement bas
Si l’on se réfère aux 33 millions de vols effectués en 2014, le taux d’accidents aériens mortels est ainsi historiquement bas, avec un crash mortel d’avion commercial tous les 4,1 millions de vols selon l’ASN.
Un chiffre assez proche de celui publié début mars par Iata, l’association internationale du transport aérien, qui évoquait 0,23 accident par million de vols, soit un accident tous les 4,4 millions de vols.
Sécurité en hausse
Le diagnostic est plus nuancé si l’on prend le critère des pertes humaines : avec 990 morts, l’année 2014 n’a été que la 24e plus sûre pour le transport aérien selon l’ASN, du fait, notamment, de la perte des deux appareils de Malaysia Airlines (227 morts pour le MH370, 298 pour le MH17).
Pas de quoi infirmer la tendance à la baisse, sur longue période, des accidents aériens, selon l’IATA : « Chaque accident est un de trop, mais bien que la sécurité aérienne ait fait les unes des journaux en 2014, les données montrent que la performance s’améliore », assurait ainsi début mars Tony Tyler, le patron de Iata.
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