« Même si ça a été dur,
je veux dire que c’est possible de s’en sortir »
Appelons-la Lorelai, un prénom qu’elle affectionne, découvert dans un livre.
Elle a la trentaine, un beau visage qui s’illumine puis s’assombrit au gré du récit de son existence. Sombre donc, le plus souvent.
Lorelai a subi pendant dix ans le calvaire d’une femme battue.
Originaire d’un pays de l’est de l’Union européenne, elle vit en France depuis plusieurs années, et tient aujourd’hui à témoigner de son histoire, une parmi d’autres, alors que s’est ouvert mardi 3 septembre un Grenelle des violences conjugales pour lutter contre ce fléau, qui touche environ 219 000 femmes chaque année.
« Ce pays m’a donné confiance en moi, ça m’a permis de comprendre que les femmes ont le droit d’être respectées », explique-t-elle en nous recevant dans le salon de son pavillon de banlieue.
Après la découverte chez les parents des camarades de classe de son fils d’un quotidien « sans maltraitance, sans humiliation », elle qui n’avait connu que violences et menaces depuis le début de son mariage a trouvé, dit-elle, la force de rompre avec son bourreau.
Aujourd’hui encore, elle se souvient de son étonnement en allant chez un couple « normal » : « En arrivant ici, je suis tombée sur une autre planète. »
Pour s’en sortir, le chemin a été long et les épreuves, nombreuses.
En témoignent les plaintes, attestations et jugements divers qu’elle montre volontiers. Ils sont aujourd’hui rassemblés dans deux épais classeurs rouges, conservés précieusement.
« Même si ça a été dur, je veux dire que c’est possible de s’en sortir, de quitter tout ça. » « Tout ça », une expression pudique pour désigner les cheveux arrachés par poignées, les coups assénés sur le corps et à la tête, les menaces et les vociférations accompagnées de cette rengaine : « Tu n’es qu’une bonne à rien, une pute, une nulle. »
Lorelai a beau remonter le fil de ses souvenirs, pour savoir si elle aurait pu éviter ces années gâchées, si elle aurait dû se méfier, elle ne trouve rien. Rien dans la cour effrénée faite pendant plusieurs mois ne laissait transparaître la nature de son futur époux, rencontré à la fin de ses études supérieures.
Pourtant, après un mariage de raison plus que d’amour – ce qu’il ne cessera de lui reprocher – « le pire de ma vie a alors commencé », dit-elle. Les disputes éclatent, toujours plus violentes. Les cris, les coups pleuvent. Honteuse, elle cache d’abord les marques à sa famille et ses amis. « Je voulais montrer que j’étais heureuse, que je me réalisais dans ma vie », explique-t-elle…
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