Les marges de manœuvre des députés sont limitées.
1/ Premier obstacle, l’article 40 de la Constitution, qui leur interdit de créer ou d’aggraver une charge publique et réduit, de fait, les scénarios.
2/ Autre difficulté, il n’existe à ce jour pas d’accord entre spécialistes sur ce qu’est le burn-out. Difficile de reconnaître quelque chose dont on ne saisit pas pleinement les aspects.
3/ Enfin, si les syndicats font un bon accueil à la démarche, le patronat, lui, freine des quatre fers.
Pour l’heure, le député Rebsamen n’a pas fermé la porte. Il devrait même soutenir un amendement visant à «inscrire dans la loi la possibilité de prendre en compte les pathologies psychiques imputables à une activité professionnelle». Mais ce dernier, plutôt vague et minimaliste, renvoie la question à un texte réglementaire.
Le ministère du Travail préfère donc mettre l’accent sur la prévention, tout en soulignant que les difficultés de définition du burn-out rendent le dossier complexe…
Un argument déjà servi au sujet du compte pénibilité, et dont certains craignent qu’il ne vienne nourrir un nouvel abandon.
Car la reconnaissance du burn-out en maladie professionnelle n’est pas une idée neuve.
Fin 2014, une trentaine de députés, Bechtel en tête, avaient déjà mis la question sur la table en publiant une tribune sur cette «question majeure» touchant aussi bien d’anciennes sociétés publiques (France Télécom, la Poste…), que le secteur bancaire ou la grande distribution, «deux secteurs grands pourvoyeurs de burn-out».
Quelques jours plus tôt, un collectif de médecins du travail pointait une «augmentation constante des cas d’effondrement soudain de personnes arrivées au bout de leurs ressources et de leur capacité de résistance». A l’initiative du mouvement, Bernard Morat, médecin du travail, a vu le nombre de victimes exploser dans son cabinet. Mais le diagnostic ne suit pas. «Pourtant, même si les spécialistes ne sont pas tous d’accord, les symptômes commencent à être concordants», note le praticien.
Soit la fatigue, les maux de dos et tensions musculaires, le sommeil troublé, le repli, la perte de confiance ou le sentiment de vide…
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