200 millions d’euros de coupe franche dans les dotations aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics sont prévus par le gouvernement.

Les directeurs d’Ehpad s’insurgent face à cette réduction et en coulisses, le personnel soignant souffre autant psychologiquement que physiquement.

Que se passe-t-il derrière les murs des maisons de retraite ?

La grève de plus de cent jours menée par le personnel soignant aux Opalines à Foucherans dans le Jura a fait sauter un premier verrou sur un monde longtemps resté dans l’obscurité. Le mal-être des aides-soignant(e) s et des agents de services hospitaliers (ASH) était auparavant un tabou. Une frange de salariés à qui on ne donnait pas la parole.

Surcharge de travail, blessures et fatigue psychologique, façonnent le quotidien du personnel soignant. «Faire du mieux que l’on peut avec les moyens que l’on a». Un leitmotiv. Sauf qu’ici, nous parlons d’être(s) humain(s). L’humanité des résidents et des soignants.

Actuellement, les 730 000 résidents d’Ehpad représentent 10 % de la population française des plus de 75 ans.

Tous les rapports l’évoquent, la France vieillit. «L’effectif des 75 ans ou plus va atteindre huit millions de personnes en 2030 contre cinq millions en 2005 (+ 60 %)», indique une étude du ministère de la Santé en partenariat avec la fédération nationale des observateurs régionaux de la santé (Fnors).

C’est un défi d’aujourd’hui et de demain.

Et pourtant une réforme de la tarification des maisons de retraite est prévue. Elle a été adoptée par l’ancien gouvernement et va engendrer une baisse de 200 millions d’euros des dotations annuelles allouées aux maisons de retraite publiques, estime la Fédération hospitalière de France (FHF).

Comment faire mieux avec moins ?

Une question quasiment philosophique à laquelle sont confrontés les directeurs des Ehpad. Les premiers à payer le prix fort : les soignants.

Des conditions de travail qui se dégradent à vue d’œil et donc des résidents de plus en plus «bousculés» pour gagner du temps…