Cette prise en charge thérapeutique n’est pas évidente, mais toujours nécessaire.
Cela demande d’abord au patient de reconnaître le problème dont il souffre, en mettant les mots justes, et donc éviter le déni.
Ensuite de commencer à faire les démarches nécessaires pour se faire aider.
Voici comment s’effectue le traitement d’une addiction au sexe à mon cabinet : en premier lieu, prendre en charge le mal-être, les angoisses, les troubles du sommeil, ou de l’humeur de l’homme ou la femme qui vient me consulter.
Ces symptômes contribuent en grande partie à entretenir cette addiction au sexe. Dans tous les cas que j’ai rencontrés, la prise de médicaments a été inutile.
Dans un second temps, le patient et son psychopraticien (nouvelle appelation remplaçant psychothérapeute) se concentre sur l’addiction au sexe, en continuant la psychothérapie.
Générant des difficultés relationnelles, voire une réelle détresse sociale, l’addiction au sexe démarre le plus souvent dans l’adolescence (18,7 ans en moyenne) et atteint 5 hommes pour une femme.
Ils consultent en moyenne après 12,3 ans, souvent pour une dysfonction érectile (20 % des cas) ou des symptômes psychiatriques: dépression, anxiété, tentative de suicide, alcoolisme, toxicomanie, cleptomanie.
Lorsqu’un examen approfondi est réalisé, on peut constater fréquemment (près de 45 % des cas) des troubles de personnalité (paranoïde, compulsif-agressif, narcissique, obsessionnel-compulsif).
Enfin, le comportement sexuel est plus souvent « autistique », marqué par une masturbation compulsive (5-15 fois/jour), du voyeurisme, des rapports anonymes, ou avec des prostituées, ou avec de multiples partenaires sexuels, jamais ou rarement satisfaisants. Sans compter la cyberpornographie.
Il s’agit clairement d’un syndrome de dépendance tel que l’a décrit l’APA en 2000, très similaire à d’autres syndromes addictifs.
Je constate une escalade dans la sévérité, des symptômes des échecs de sevrage fait seul, une augmentation du temps dévolu aux préoccupations sexuelles, l’échec des efforts pour réduire ou arrêter ce comportement anormal, la persistance du comportement malgré les risques (SIDA, violence physique, problèmes légaux…), et des comorbidités addictives (alcool, psychotropes, jeu, travaillomanie, achats compulsifs).
Ce qui pose clairement la question du risque sociétal, surtout lorsqu’on sait que les déviants sexuels présentent souvent une hypersexualité, tout comme les exhibitionnistes.
Très fréquemment, ces personnes rapportent également des antécédents d’abus sexuel dans leur enfance.
.
-> Les séances se font à mon cabinet toulousain, ou en télé-séances (par Skype, WhatsApp, Zoom), ou au domicile de mon client. Plus d’informations utiles pour résoudre votre problème en cliquant sur les liens en haut de ce blog « duvallevesque-psychotherapie-hypnose.fr ». Mailez-moi ou appelez-moi pour tout conseil dont vous avez besoin
11 mai 2013 at 11 h 13 min
Bonjour. Je m’appelle Sandra, et je suis une thérapie EMDR depuis plus d’un an et demi, suite à des abus sexuels subis aux alentours de mes 18 ans – j’en ai aujourd’hui 22. L’homme en question qui m’a abusée était supposé être mon petit copain. Il était bien plus âgé que moi (31 ans) et s’est avéré être un pervers narcissique. Je suis remontée vraiment loin avec ma psy pour comprendre au fond pas mal de choses. Mais il y a un sujet que je n’ai pas encore osé aborder avec elle, qui est celui justement de la masturbation compulsive. C’est quelque chose dont je commence à prendre conscience, mais que je n’arrive pas à expliquer. Certes, il est souvent dit que c’est suite aux abus sexuels: très bien. Mais pourquoi ? Est-ce que c’est parce que je cherche à revivre la scène pour la modifier? Je n’en sais rien, je n’arrive pas à cibler. Je n’arrive pas à cerner les émotions liées à tout ça. Je sais que face à ces évènements, j’ai été sujette à dissociation – et d’ailleurs, dans ces moments de masturbation compulsive, je n’éprouve absolument rien bien que mon corps manifeste certaines réactions physiologiques. Et dans les moments où je me concentre pour voir la vérité en face (et donc, faire face à la dissociation), la masturbation finit par des pleurs incontrôlés que je n’arrive pas à expliquer non plus. Par ailleurs, j’associe souvent les épisodes de masturbation compulsive au visionnage de certaines vidéos sur site porno. Cela est sans doute dû au fait que l’homme qui m’a abusé faisait défiler des pornos à longueur de journée sur son écran télé, ou que certains hommes à qui il disait me « prêter » (dont un soi-disant « maître sexuel ») m’incitaient à regarder des films X. Toujours est-il que j’ai pleinement conscience du fait que tout ceci est extrêmement malsain et mauvais; mais je n’arrive pas à passer au-dessus. Je répète le même schéma en boucle depuis des années en cherchant un moyen de rompre avec celui-ci. Je suis la première à dire que le porno c’est du n’importe quoi, mais aussi la première à aller y mettre mon nez. Bref, mon comportement est bourré de paradoxes; qui ont sans doute leurs explications, mais qui restent pour le moment plus qu’obscurs pour moi. Je pense qu’il y a quelque chose à revivre ou comprendre sur le plan émotionnel pour que les choses cessent, mais je ne sais comment agir. Par ailleurs, les vidéos qui m’attirent le plus sur ce genre de site sont celles où les scénarios supposent qu’il s’agisse d’une femme ayant des relations avec un homme dont elle n’a même pas vu le visage, ou plus âgé qu’elle. Je crois au fond que c’est un peu mon histoire. Je sais bien que tout ceci est loin d’être suffisant pour comprendre le fond du problème, mais auriez-vous une simple piste de réflexion à m’indiquer afin que je puisse creuser ça un peu plus de mon côté? Je sais bien que l’idéal serait d’en parler avec ma psy; mais j’ai encore trop honte pour le moment pour que les choses soient abordées sereinement. En vous remerciant par avance.
13 mai 2013 at 12 h 37 min
J’ai répondu à Mme Sandra, avec toutes les informations utiles.
Je vous souhaite bon courage et volonté pour vous échapper de cet enfer qui pollue les sens.
Cdt, F.Duval-Levesque