Peut-on affirmer aujourd’hui encore que le sport est un instrument de rapprochement entre les peuples ?
Qu’il jouit d’une certaine autonomie par rapport au politique ?
Le sport, comme d’ailleurs bien d’autres secteurs de la vie sociale, économique, culturelle, est particulièrement sensible aux fluctuations des relations internationales: qu’il soit l’un des instruments privilégiés des politiques étrangères des États (par exemple, avec l’arme de boycottage), qu’il s’affirme comme vecteur des nationalismes, en jouant sur les représentations et le sentiment national de l’opinion publique, ou encore qu’il s’érige en instrument de propagande (les sportifs sont des porte-drapeaux, des ambassadeurs).
À moins que l’appareil politique et gouvernemental, se substituant à ses propres instances sportives nationales, utilise le sport en tant que ciment de l’identité nationale et instrument de pression internationale (comme ce fut le cas dans l’Italie fasciste, l’Allemagne nazie ou plus récemment dans la Tunisie du président Bourguiba).
Ces phénomènes apparaissent dès le début des JO !
Perçus comme des vitrines des pays hôtes souhaitant défendre et améliorer leur image, voire comme une tribune planétaire pour formuler revendications et prises de position, les JO n’ont eu de cesse, tout au long de leur histoire, d’être le reflet de rivalités géopolitiques, qu’il s’agisse de l’attribution de l’organisation de la compétition ou du décompte des médailles.
Suivis par plus de 4 milliards de téléspectateurs, attirant plus de 10 000 athlètes de 200 délégations nationales différentes, les Jeux olympiques d’été figurent donc, aujourd’hui, parmi les événements les plus populaires au monde… et les plus politiques.
Vous découvrirez, dans ce nouveau livre des éditions Eyrolles, que le mythe fondateur de l’apolitisme ne résiste pas à l’examen des réalités.
Pascal Boniface décrypte l’histoire du mouvement, entre boycott, polémiques et médiatisation.
Il évoque la compétition entre nations, l’affirmation des identités nationales, mais aussi les événements dramatiques et les espoirs portés par l’olympisme.
Il nous donne également de nombreuses clés pour repenser les JO, dans leur approche politique et géopolitique
Lisez cet extrait du sommaire:
- Le mythe de l’apolitisme olympique
- Le CIO, un gouvernement mondial ?
- La paix par les Jeux ?
- Arrière-pensées politiques et stratégiques
- De la renaissance à la Première Guerre mondiale
- L’entre-deux-guerres, institutionnalisation et rivalités politiques d’après-guerre
- Berlin, les Jeux d’Hitler et du nazisme
- De la Seconde Guerre mondiale à la guerre froide
- Melbourne 1956, olympisme et crises internationales
- Les Jeux olympiques et la décolonisation
- Rome 1960 et Tokyo 1964, pardon aux ennemis et ouverture à l’Asie
- Mexico 1968, sang versé et poings levés
- Munich 1972, les jeux ensanglantés
- etc…
Qui est l’auteur ?
Pascal Boniface est directeur de l’Institut de relations internationale et stratégiques (IRIS). II enseigne à l’Institut d’études européennes de l’Université Paris-VIII, et a écrit et dirigé une cinquantaine d’ouvrages sui les questions stratégiques. L’IRIS est un centre indépendant d’études en relations internationales. Ses activités comprennent la recherche et l’expertise, les publications, l’organisation de colloques et séminaires et l’enseignement sur les questions internationales.
Source: « JO politiques: sport et relations internationales« , de Pascal Boniface, éditions Eyrolles
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