Après avoir pris le contrôle d’un laboratoire qui produit un traitement important pour les patients atteints de VIH, un fonds d’investissement a augmenté son prix de 5450% en une nuit!

Face à l’indignation générale, le gérant a tenté de se justifier.

Inconnu il y a seulement quelques jours, Martin Shkreli est devenu l’une des personnalités les plus détestées des États-Unis.

Et pour cause.

L’homme de 32 ans à la tête du fonds d’investissements Turing Pharmaceuticals a acquis, en août dernier les droits sur le Daraprim et il s’est empressé d’augmenter le prix de ce médicament important pour les patients atteints de VIH.

La plaquette de Daraprim est ainsi passée de 13,50 dollars (12€) initialement à 750 dollars (670€), soit une augmentation de 5450%, en l’espace d’une nuit.

Le coût de production de ce traitement est pourtant faible: il ne dépasse pas un dollar. A l’inverse, une telle augmentation de prix met en péril les personnes traitées. De fait, le coût annuel de ce médicament atteint ainsi des centaines de dollars pour les patients américains.

Le Daraprim, aussi appelé pyrimethamine, est utilisé depuis 62 ans pour traiter les infections parasitaires. Ainsi, ce n’est pas un traitement directement utilisé pour traiter le VIH mais il permet aux malades de lutter contre la toxoplasmose, une infection souvent contractée par les porteurs du VIH.

La hausse du prix de ce traitement a suscité une vague d’indignation.

A commencer par deux associations de santé qui ont écrit au gérant du fonds pour faire part de leur incompréhension face à une telle hausse de prix jugée injustifiée. La candidate à la présidentielle et sénatrice Hillary Clinton a elle aussi exprimé sa colère sur twitter. Elle assure qu’un «tel creusement des prix sur le marché de la médecine de spécialité, est scandaleux. Demain je mettrai en place un plan pour régler ces problèmes».

Pour se justifier, Martin Shkreli a déclaré à Bloomberg que Turing Pharmaceuticals «avait besoin de faire des bénéfices avec ce médicament». Il a également tweeté en citant Eminem («The Way I am»): «And it seems like the media immediately points a finger at me. So I point one back at em, but not the index or pinkie». «Les médias m’ont immédiatement pointé du doigt. Donc, je les pointe du doigt en retour, mais pas avec l’index ou le petit doigt…»

Il ajoute que ces nouveaux revenus serviront à faire avancer la recherche pour de meilleurs traitements…

Mais cet argument ne semble pas convaincre les internautes.

Source: lefigaro.fr