Le docteur David Servan-Schreiber et 39 scientifiques internationaux lancent un appel pour sensibiliser les médecins à l’importance de la vitamine D dans la prévention de l’ostéoporose, des maladies cardiaques et du cancer.
La vitamine D est indispensable à la santé
Des données scientifiques substantielles existent désormais mettant en évidence le rôle de la vitamine D dans la prévention du cancer. De multiples études ont établi de façon raisonnable qu’un taux suffisant de vitamine D est associé, indépendamment des autres facteurs de santé, avec une incidence plus faible de plusieurs types de cancers, dont, entre autres, les cancers du sein, du colon, des ovaires, des lymphomes non-hodgkiniens.
Les études scientifiques montrent que le statut vitaminique pour la vitamine D (indexé par le niveau sanguin de 25-hydroxyvitamine D) de la plupart des personnes en Amérique du Nord et en Europe doit être grandement amélioré pour obtenir une réduction substantielle de l’incidence et de la mortalité par cancer. En plus du cancer, plusieurs études épidémiologiques ont montré qu’un statut vitaminique D plus élevé est aussi associé à un risque réduit de plusieurs autres maladies chroniques graves, telles que les maladies cardiaques et accidents cérébrovasculaires, l’ostéoporose, la sclérose en plaque, et le diabète du type 1 chez l’enfant. Plusieurs études ont aussi observé qu’un statut vitaminique D plus élevé est associé à une incidence plus basse et une sévérité moins grande de la grippe, de la pneumonie et de plusieurs autres maladies infectieuses.
La plus grande partie de la population est déficitaire en vitamine D
Plusieurs études récentes ont montré qu’un taux optimal de 25-hydroxyvitamine D devrait se situer entre 75 et 150 nmol/L (30 et 60 ng/mL). On estime qu’aux Etats-Unis près de 80% des personnes – de tout âge – on un statut vitaminique D insuffisant (indexé par un taux de 25-hydroxyvitamine D dans le sang de moins de 75 nmol/L ou 30 ng/mL). En France, l’étude SU.VI.MAX a démontré que plus de 70% des adultes – hommes et femmes – ont un statut insuffisant. S’agissant des femmes ménopausées, une grande étude européenne estime que 79,6% ont un statut insuffisant sur l’ensemble des pays européens. Ce nombre s’élève à 90,4% en France.
Un statut vitaminique plus élevé peut être obtenu en augmentant les apports nutritionnels de vitamine D, ou par une exposition appropriée au soleil (sans augmentation significative du risque de cancer de la peau). L’apport adéquat de vitamine D pour une réduction du risque de cancer dépend pour chaque individu de son âge, de la pigmentation de sa peau (claire ou foncée), de son mode de vie et de la latitude de sa région de résidence. Les études scientifiques récentes indiquent qu’un apport de 1.000 à 2.000 unités internationales (UI) par jour pourrait prévenir une proportion substantielle de cancers et serait aussi efficace pour réduire le risque de chutes, de fractures, de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de sclérose en plaque et de diabète de type I dans l’enfance.
Un apport plus important encore pourrait être nécessaire pour les personnes âgées et celles qui sont rarement à l’extérieur, celles qui évitent l’exposition au soleil, ou celles dont la pigmentation de la peau est foncée et qui vivent dans des pays du Nord, à cause de la diminution de la synthèse cutanée de vitamine D par exposition au soleil. Le choix d’une dose plus importante peut être fait par un médecin sur la base du taux sérique de 25- hydroxyvitamine D mesuré en hiver.
Pour ceux dont le statut vitaminique est évalué par un test sanguin, le niveau idéal de 25-hydroxyvitamine D doit être établi en consultation avec un professionnel médical, sur la base des caractéristiques de chaque individu.
Une recommandation générale pour les professionnels de santé qui choisissent d’évaluer le statut vitaminique de leurs patients par une prise de sang est de prendre comme objectif la fenêtre allant de 75 à 150 nmol/L (30 à 60 ng/ml), en dehors de contrindications spécifiques. Les contrindications sont rares et le plus souvent connues des médecins. Aucune intervention médicale n’est totalement exempte de risque, et celle-ci n’est pas une exception.
Les patients devraient être informés dans le détail des risques qui leur sont spécifiques.
A ce jour, la Société Canadienne du Cancer recommande un dosage spécifique pour la supplémentation en vitamine D : 1.000 UI par jour pendant l’automne et l’hiver pour tous les Canadiens, et 1.000 UI par jour toute l’année pour les adultes à plus haut risque de déficit en vitamine D (c.à.d, les personnes âgées, ceux qui ne sont pas à l’extérieur souvent, ou ceux dont la peau est de pigmentation foncée).
Nos recommandations
Un soutien beaucoup plus important à la recherche scientifique sur le rôle de la vitamine D dans la prévention du cancer et d’autres maladies graves est nécessaire. Toutefois, sur la base des faits déjà établis, nous recommandons que :
• Pour la plupart des personnes souffrant d’un cancer, d’une maladie cardiovasculaire, d’ostéoporose, d’une insuffisance rénale chronique, ou d’une autre maladie associée au déficit en vitamine D, pour les personnes au dessus de 60 ans, et pour les personnes dont la pigmentation de la peau est foncée, qu’un test sanguin de 25-hydroxyvitamine D soit obtenu sous l’égide de leur médecin. Sur la base de ce test, nous recommandons une supplémentation nutritionnelle adaptée ou une exposition modérée au soleil qui permette de maintenir un niveau sanguin toute l’année entre 75 et 150 nmol/L (30 et 60 ng/ml).
• Pour la population dans son ensemble, que soit initiée de façon urgente une réflexion de santé publique menée par les autorités de santé de chaque pays sur l’importance de subvenir aux besoins en vitamine D avec une supplémentation nutritionnelle de 1.000 à 2.000 UI par jour, particulièrement pendant les mois d’automne et d’hiver.
Lire le dossier consacré à la vitamine D sur LaNutrition.fr
Les 40 Signataires
– David Servan-Schreiber, MD, PhD – Clinical Professor of Psychiatry, University of Pittsburgh, USA
– Annie J. Sasco, MD, DrPH, Team Leader, Epidemiology for Cancer Prevention, Inserm and Université Victor Segalen, Bordeaux, France
– Jean-Claude Souberbielle, PhD – Hopital Necker-Enfants malades et Université Paris Descartes, France – Barbara Boucher, MD, Queen Mary University of London, Blizard Institute of Cell and Molecular Science, London, U.K.
– Carlos A. Camargo Jr, MD, DrPH, Associate professor in the department of Epidemiology, Massachusetts General Hospital, Harvard Medical School, Boston, USA
– Pr. Vincent Castronovo, M.D., Ph.D, Breast Cancer Oncologist, Chairman, Department of Biology, Faculty of Medicine, Director, Metastasis Research Laboratory, Head of GIGA-Cancer, University of Liege, Belgium
– Etienne Cavalier, PhD, Service de Chimie Médicale, CHU Sart Tilman, Liège, Belgique
– Laurent Chevallier, MD, Praticien Attaché au CHU de Montpellier. Enseignement de nutrition à l’Université. Président de la Commission Alimentation du Réseau Environnement Santé
– Catherine Cormier, MD, Service de rhumatologie, Hôpital Cochin , Paris, France
– Heidi Cross, MD, Professor, retired from the Department of Pathophysiology, University of Medicine, Vienna, Austria
– Pr. Harald Dobnig, MD, Klinische Abteilung für Endokrinologie und Nuklearmedizin, Univ.-Klinik für Innere Medizin,Medizinische Universität, Graz, Austria
– Pr. Patrice Fardellone, chef de service de Rhumatologie, CHU d’Amiens, France
– Pr. François Feron, Neurobiologie des Interactions Cellulaires et Neurophysiopathologie, CNRS UMR 6184, Faculté de Médecine Nord, Université Aix Marseille
– Pr Gérard Friedlander, Chef de service des Explorations Fonctionnelles hôpital Européen Georges Pompidou et hôpital Necker-Enfants malades, Paris.et centre de recherche « croissance et développement », directeur de l’unité Inserm 845 (homéostasie du phosphate), France
– Stephen Genuis, MD, Clinical Associate Professor in the Faculty of Medicine at the University of Alberta, Canada
– Edward Giovannucci, MD, PhD, Professor of Nutrition and Epidemiology, Harvard Medical School, Boston, USA
– Adrian F. Gombart, PhD, Associate Professor, Department of Biochemistry and Biophysics, Oregon State University, USA
– Edward D. Gorham, MPH, PhD, Associate Professor, Moores Cancer Center and Dept of Family and Preventive Medicine, University of California, San Diego, USA
– William B. Grant, PhD – Sunlight, Nutrition and Health Research Center (SUNARC)
– Pierre S. Haddad, Ph.D. Professeur titulaire, Département de pharmacologie, Faculté de médecine, Université de Montréal, Canada
– Robert P. Heaney, MD, John A. Creighton University Professor & Professor of Medicine, Creighton University Medical Center, Omaha, USA
– Martin Hewison, PhD, Professor of Orthopedic Surgery, University of California at Los Angeles, USA
– Michael F. Holick, MD, PhD – Professor of medicine, physiology and biophysics, Boston University School of Medicine, USA
– Bruce W. Hollis, MD, Professor of Pediatrics, and Biochemsistry and Molecular Biology, Director of Pediatric Nutritional Sciences, Medical University of South Carolina
– Christian Jamin MD, spécialiste en médecine interne endorcinologie de la reproduction et cancer du sein, president de l’Association Française pour l’Après Cancer du Sein (AFACS), Paris, France
– Guillaume Jean, MD, Centre de Rein Artificiel, Service de Néphrologie Hémodialyse, Tassin, France.
– Joan M. Lappe, PhD, Professor of Medicine, Creighton University, Omaha, USA
– Pr Jean-Michel Lecerf, Service de Nutrition Institut Pasteur et Centre Hospitalier Universitaire de Lille, France
– Marie France Le Goaziou, MD, Coordonnatrice du DES de médecine générale, Université Claude Bernard LYON1, France
– Pr Ziad Massy, Division de Pharmacologie et Nephrologie, Université de Picardie – Jules Vernes, INSERM ERI-12 et Centre Hospitalier Universitaire d’Amiens, France
– Jean-Loup Mouysset, MD, Medical Oncologist, Polyclinique Rambot-Provençale, Aix-en-Provence, Président de l’association Ressource
– Pr. Charles Pierrot-Deseilligny Service de Neurologie, hôpital de la Salpêtrière, Assistance Publique Hôpitaux de Paris, France
– Stefan Pilz, MD Department of Internal Medicine, Division of Endocrinology and Nuclear Medicine, Medical University of Graz, Austria
– Gregory A. Plotnikoff, MD, Medical Director, Center for Integrative Medicine, Abbott Northwestern Hospital, Minneapolis, MN
– Pr. Dominique Prié, service d’Explorations Fonctionnelles Hôpital Necker-Enfants malades Faculté de médecine Necker, Université Paris-Descartes, France
– Simone Saez, MD, Dr Human Biology, ex Chef de Service, Centre de lutte contre le Cancer, Lyon, France – Vin Tangpricha MD, PhD, Associate Professor of Medicine, Emory University, Atlanta, GA
– Jean-Paul Viard, MD, PhD, Praticien Hospitalier, Centre de Diagnostic et de Thérapeutique Unité fonctionnelle de Thérapeutique en Immuno-infectiologie (T2i), Hôtel-Dieu, Paris, France
– Susan J. Whiting, PhD, Professor of Nutrition, College of Pharmacy and Nutrition, University of Saskatchewan, Canada
– Armin Zittermann, MD, Department of Cardio-thoracic Surgery, Heart Center North Rhine-Westfalia, Rhur University Bochum, Germany
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15 novembre 2011 at 12 h 54 min
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17 novembre 2010 at 16 h 01 min
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27 juillet 2010 at 18 h 51 min
Depuis 2007, j’ai un cancer du sang (LNH-Lymphome folliculaire, stade 4/4) et je prends maintenant 3000 UI de vitamine D. Est-ce qu’une injection à grande dose pourrait être bénéfique pour moi étant donné que mon cancer reviendra… Est-ce qu’une grande dose de vitamine D pourrait me guérir??? Car mon conjoint semble convaincu qu’au lieu d’avoir de la chimio la prochaine fois, je devrais demander une surdose de vitamine D… Sinon, pourriez-vous m’éclairer dans ce dilemne… Un gros MERCI!!!
12 juillet 2010 at 13 h 04 min
Merci pour l’information
15 avril 2010 at 17 h 55 min
Épidémie de carence en vitamine D,
supplémentation en vitamine D3
et taux sanguin optimal de 25 (OH) D
Nathalie Roussy, hd
Avril 2010
Depuis quelques années, la recherche très active au sujet de la vitamine D tend à démontrer un nombre de plus en plus élevé de ses bienfaits sur la santé en général. Étant donné qu’il est reconnu maintenant que la carence en vitamine D constitue une pandémie affectant les pays nordiques, l’enjeu de la connaissance scientifique sur cette question est donc crucial pour la santé publique.4,6,11,14
En mars 2010, une équipe de chercheurs japonais a pu faire publier les résultats de leur recherche clinique sur la vitamine D et l’influenza, dans la revue American Journal of clinical nutrition. 3 Il s’agissait d’une étude expérimentale à double insu avec placebo, avec un triage au hasard des participants âgés de 6 à 15 ans. Les participants du groupe expérimental ont pris 1200 IU de supplément de vitamine D3 durant trois mois. On a observé, au terme de la recherche clinique, 50% de réduction de grippe chez les enfants sans asthme. On a pu également, chez les enfants asthmatiques, observer une diminution des crises d’asthme.
Mais la protection que semble offrir la vitamine D va bien au-delà de la protection contre l’influenza. On reconnait de plus en plus un lien entre un bas taux de vitamine d sanguin,
mesuré avec le test 25 (OH) D, et différentes maladies, telles que le cancer7, le diabète12, les maladies cardiovasculaires,15 la parodontite 16,17 et les maladies auto-immunes.13 Ce que l’évidence scientifique tend à démontrer est l’incroyable capacité de la vitamine D à assurer un bon fonctionnement du système immunitaire.
Le taux optimal de vitamine D sanguin
Les découvertes scientifiques sur les vertus de la vitamine D pour le système immunitaire sont très récentes. Pour l’instant, le consensus qui se dessine est la recommandation de maintenir le taux de vitamine D, mesuré par le test 25 (OH) D à, au minimum, 30 ng/ml (75 nmol/l). On considère qu’il y a carence à un taux de moins de 20 ng/ml et qu’il y a insuffisance pour un taux se situant entre 20 et 30 ng/ml. Pour ce qui est du taux toxique, on fait mention de 100 ng/ml à 150 ng/ml, selon les sources. Mais entre le taux toxique et le taux minimum acceptable se trouve forcément le taux optimal. Qu’en disent les quelques spécialistes qui s’aventurent sur la question ?
Le Dr John Cannell, chercheur sur la vitamine D mondialement connu, auteur de plusieurs articles scientifiques publiés dans des revues, et directeur de l’organisme Vitamin D Council5, considère que 50-80 ng/ml de 25 (OH) D est le taux optimal de vitamine d sanguin.
Selon le Dr Joseph Mercola, auteur de The Dark deception, livre traitant du sujet de l’épidémie de carence en vitamine D, le taux optimal de 25 (OH) D est de 50-70 ng/ml.
Quant au Dr Reinhold Vieth, éminent spécialiste mondialement reconnu sur la vitamine d, il affirme qu’il n’existe aucune preuve de toxicité reliée à une concentration de 25 (OH) D plus élevée que 56 ng/ml, sauf pour les cas rares d’hypersensibilité à la vitamine D. De plus, il mentionne que les personnes habitant dans des régions ensoleillées et se retrouvant souvent à l’extérieur, comme c’est le cas pour les sauveteurs, se retrouvent avec des taux sanguins allant jusqu’à 90 ng/ml.
Intoxication à la vitamine D
Dr. Vieth a affirmé qu’il existe peu d’évidence derrière la crainte répandue d’intoxication à la vitamine D avec une supplémentation modérée.9 Il mentionne que les études montrant des effets toxiques, comme l’hypercalcémie, ont toutes utilisé des doses de vitamine D au moins égales à 40 000 UI/jour. Par ailleurs, deux études pilotes récentes sur des femmes qui allaitaient et qui prenaient des doses de 6400 IU de vitamine d quotidiennement n’ont démontré aucune preuve d’intoxication. De plus, leur bébé ont vu leur taux sanguin de 25 (OH) D passer en moyenne de 13 ng/ml à 45 ng/ml.9 Également, d’après des échantillons de tests de 25 (OH) D de plus de 5000 Canadiens, aucun participant n’affichait une concentration supérieure au taux toxique de 375 nmol/L (150 ng/ml).11
La moyenne nationale canadienne
de vitamine d sanguin
Lancée par Statistique Canada en 2007 en partenariat avec Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) a permis de recueillir des mesures physiques directes de la santé et du bien être auprès d’un échantillon de Canadiens représentatif de la population nationale. Il s’agit de l’enquête comprenant des mesures directes de la santé la plus complète jamais entreprise au Canada à l’échelle nationale. Selon cette vaste étude, la moyenne canadienne de 25 (OH) D, tous les mois de l’année confondus, était de 27 ng/ml (67 nmol/l). Près de 70% affichaient un taux inférieur à 30 ng/ml durant la période de novembre à mars, soit le taux minimum recommandé par consensus scientifique. Pour la période d’avril à octobre, ce pourcentage était de 61.4%. 10 % des Canadiens avait une concentration considérée par le gouvernement comme inadéquate pour la santé des os (moins de 15 ng/ml). Chez 4% de la population, on a détecté un taux de moins de 11 ng/ml.11
Des résultats similaires à ceux de l’étude lancée par Statistiques Canada ont été retrouvés par le Dr Vieth et ses associés dans une étude corrélationnelle menée auprès de femmes canadiennes. Ils ont de plus trouvé que 26% des femmes qui n’étaient ni noires ni blanches présentaient un taux de 25 (OH) D inférieur à 16 ng/ml. Dans le cas des femmes blanches, ce pourcentage était de 15%.2
Comment atteindre un taux sanguin optimal
de 25 (OH) D avec la supplémentation
Le Dr Vieth et ses associés ont trouvé que ni la consommation de lait, ni la supplémentation en vitamine D selon les recommandations gouvernementales canadiennes, ne prévenait les insuffisances en vitamine D.2 Ils sont arrivés à la conclusion que les recommandations de Santé Canada sont insuffisantes pour les besoins des Canadiennes.
Une personne qui s’expose aux rayons UVB du soleil, durant les mois d’été, en maillot de bain, sans crème solaire, peut produire entre 10 000 et 20000 IU de vitamine D.9 Une telle exposition solaire, à la fréquence de trois fois par semaine, en maillot de bain, permet de produire au moins 30 000 IU de vitamine D par semaine, soit une moyenne de 4300 IU par jour. Pourquoi cette personne ne pourrait-elle pas continuer à bénéficier de ce 4300 IU par jour de vitamine D durant l’hiver, en prenant cette fois-ci des suppléments, puisque notre corps peut produire naturellement de telles grandes quantités sous l’effet des rayons UVB ? Qu’arrive-t-il au taux sanguin de vitamine D d’une personne qui consomme quotidiennement 4000 IU de vitamine D par jour durant les mois d’hiver?
Selon les données présentées par Carol L. Wagner et associés, dans un article de la revue Pediatrics de novembre 2008,1 pour chaque 40 IU de supplément de vitamine D quotidien qui est consommé durant 4-5 mois, le taux de 25 (OH)D augmentera de 0.28 ng/ml. Ce qui signifie qu’avec la recommandation en supplémentation de vitamine D la plus audacieuse que
la plupart des organisations gouvernementales puissent émettre, soit celle de 1000 IU par jour, le taux sanguin de 25 (OH)D d’une personne pourra augmenter de 7 ng/ml en 4-5 mois. Dans le cas d’une personne qui consomme 4000 IU, elle verra son taux de 25 (OH)D augmenter de 28 ng/ml. Si on considère la moyenne canadienne de 25 (OH) D de 27 ng/ml, tous les mois confondus (n’oublions pas que le taux moyen d’hiver de 25 (OH) D est plus faible que le taux moyen annuel), on peut évaluer qu’un adulte moyen se retrouvera, en prenant quotidiennement 4000 IU de vitamine D, avec un taux sanguin de 25 (OH) D d’au plus 55 ng/ml. Pour 10% des Canadiens, présentant un taux de 25 (OH) D inférieur à 15 ng/ml, une prise quotidienne de 4000 IU de suppléments en vitamine D3 durant les mois d’hiver ferait en sorte de faire passer leur niveau sanguin de vitamine D pouvant aller jusqu’à un maximum de 43 ng/ml (taux sous optimal selon le Dr. Cannell).
Conclusion
L’évidence scientifique ne va pas dans le sens d’un risque élevé d’intoxication par la supplémentation quotidienne, durant les mois d’hiver, avec 1000 IU de vitamine D3 par 25 livres de poids corporel. Cette recommandation a été faite par Dr. Cannell et ses associés, dans une étude publiée dans la revue Annals of Otology, Rhinology And Laryngology, en 2008.6 Au contraire, le risque provient de ne pas tenir compte de l’épidémie de carence en vitamine D au Canada, ainsi que dans les pays nordiques, et des conséquences qui en découlent sur la santé publique et la santé des individus. De plus, un simple test de 25 (OH)
D permet justement d’ajuster la dose en fonction des besoins individuels. En effet, il existe plusieurs facteurs pouvant influencer le taux de 25 (OH) D et les besoins individuels en supplémentation de vitamine D3, dont la couleur de la peau, le poids, la saison, l’exposition aux rayons UVB naturels ou artificiels, l’état de santé et l’âge. Étant donné la prévalence très élevée de niveaux sous optimaux de 25 (OH) D parmi les populations des pays nordiques, tel que le Canada, il serait souhaitable qu’un nombre plus élevé de personnes passent le test 25 (OH) D, après avoir pris un supplément de vitamine D3 durant plusieurs semaines ou plusieurs mois. Il serait recommandé d’ajuster la supplémentation à la baisse ou à la hausse le cas échéant, et de repasser un test, jusqu’à ce qu’on retrouve un niveau de 25 (OH) D optimal. Cette manière de procéder a le mérite d’être à la fois sécuritaire et adaptée aux besoins de chaque individu. Elle tient la promesse d’une atteinte des niveaux sanguins souhaités, en plus de permettre la cessation des spéculations sur la quantité de suppléments en vitamine D qui doit être prise.
RÉFÉRENCES
1 Carol L. Wagner, MD, Frank R. Greer, et al. Prevention of Rickets and Vitamin D Deficiency in Infants, Children, and Adolescents Pediatrics. Vol. 122 No. 5 November 2008, pp. 1142-1152 doi:10.1542/peds.2008-1862
2 Vieth R, Cole DE, et al. Wintertime vitamin D insufficiency is common in young Canadian women, and their vitamin D intake does not prevent it. Mount Sinai Hospital, Toronto, Canada. Eur J Clin Nutr. 2001 Dec;55(12):1091
3 Mitsuyoshi Urashima, Takaaki Segawa, et al. Randomized trial of vitamin D supplementation to prevent seasonal influenza A in schoolchildren Am J Clin Nutr (March 10, 2010). doi:10.3945/ajcn.2009.29094
4 Michael F. Holick5. The Vitamin D Epidemic and its Health Consequences.
J. Nutr. 135:2739S-2748S, November 2005
5 Dr John Cannell. Site web Vitamin D Council. http://www.vitamindcouncil.org/
6 Cannell John J., Vieth Reinhold et al . Cod liver oil, vitamin A Toxicity, Frequent Respiratory Infections, and the Vitamin D Deficiency Epidemic. Annals of Otology, Rhinology And Laryngology, 2008,. 117 (11) : 864-870
7 Joan M Lappe, Dianne Travers-Gustafson, K Michael Davies, Robert R Recker, and Robert P Heaney. Vitamin D and calcium supplementation reduces cancer risk: results of a randomized trial Am J Clin Nutr 2007;85:1586 –91
8 Dr Mercola. Test Values and Treatment for Vitamin D Deficiency. 23 février 2002
http://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2002/02/23/vitamin-d-deficiency-part-one.aspx
9 Reinhold Vieth Vitamin D supplementation, 25-hydroxyvitamin D concentrations, and safety. American Journal of Clinical Nutrition, Vol. 69, No. 5, 842-856, May 1999
10 Thierry Souccar. Vitamine D : le nouveau scandale sanitaire. Mai 2007. La Nutrition.fr http://www.anamacap.fr/telechargement/alimentation/vitamined2.pdf
11 Kellie Langlois, Linda Greene-Finestone et al. Les niveaux de vitamine D chez les Canadiens selon les résultats de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé, 2007–2009. Statistiques Canada
12 Pittas AG, Lau J, et al. The role of vitamin D and calcium in type 2 diabetes. A systematic review and meta-analysis. J Clin Endocrinol Metab. 2007 Jun;92(6):2017-29.
13 Cantorna MT, Mahon BD. Mounting evidence for vitamin D as an environmental factor affecting autoimmune disease prevalence. Exp Biol Med (Maywood). 2004 Dec;229(11):1136-42
14 Holick MF, Chen TC. Vitamin D deficiency: a worldwide problem with health consequences.
Am J Clin Nutr 2008 ; 87 (4) : 1086S
15 Judd SE, Tangpricha V. Vitamin D deficiency and risk for cardiovascular disease.
Am J Med Sci. 2009 Jul. 338(1):40–4
16 Dietrich T, Joshipura KJ, et al. Association between serum concentrations of 25-hydroxyvitamin D3 and periodontal disease in the US population. Am J Clin Nutr. 2004 Jul;80(1):108-13.
17 Dietrich T, Nunn M, et al. Association between serum concentrations of 25-hydroxyvitamin D and gingival inflammation. Am J Clin Nutr. 2005 Sep;82(3):575-80
2 mars 2010 at 13 h 00 min
Merci pour votre très bon article de fond.
28 février 2010 at 23 h 38 min
Le conseil très répandu selon lequel il suffirait d’exposer au soleil les bras et le visage, est complètement démenti par la situation qui est décrite dans cet article.
Le moyen de plus efficace d’activer un plein stock de vitamine D est l’exposition au soleil du corps entièrement nu, et une brève durée suffit.