(quatrième et dernière partie des articles sur « L’annonce d’un cancer du sein »)
Prenez, par exemple, les répercussions sociales du cancer : rupture de l’équilibre familial, arrêt de travail, aspects financiers, contraintes domestiques.
« Banques et assurances m’ont fermé leur porte, me refusant toute forme de prêt, s’insurge François Desplats, auteur de La Théorie du parachute, à propos d’un emprunt. Inutile de protester, elles ne veulent rien entendre, décidant qu’à quarante-sept ans, je ne suis plus bon à rien, qu’en tout cas je n’ai plus le droit de faire des projets […]. La médecine ne cesse de progresser, le taux de guérison des cancers augmente, mais la société, elle, persiste à condamner. »
Guérissable le cancer ? Oui, dans plus d’un cas sur deux ! Et presque 80% des cancers du sein…
Ceux pour qui la maladie est devenue chronique, vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. La moindre toux, douleur ou fatigue les précipitent dans les affres de la récidive ; une angoisse sourde les prend quand ils sentent venir les examens de contrôle qui signaleront ou non une rechute.
Terriblement culpabilisants, les termes de récidive et de rechute… qui soulignent la responsabilité du sujet retombant dans l’ornière de la maladie.
Terriblement maladroite, l’attitude des proches et des soignants qui, croyant bien faire, apostrophent le malade : « Allez, remue-toi… », « Aie un peu de volonté… », « Vous savez, le moral, c’est important … », car elles renforcent le sentiment qu’il est responsable de ce qui lui arrive (j’écrirai prochainement un article sur cette soi-disant culpabilité et responsabilité).
Pas facile dans ces cas là d’affronter l’adversité ! Je pense que les cancéreux ont besoin d’aide pour franchir ces étapes. Le simple fait de légitimer leur désarroi dédramatise la situation. C’est le rôle d’un psychothérapeute.
Prêter attention au malade porteur d’un cancer, entendre sa parole, tenter de comprendre ses réactions, font partie de mes objectifs. La psychothérapie comportementale et cognitive fait une entrée timide dans l’univers fermé de la cancérologie. Il est très important d’informer les soignants sur la dimension psychologique de la maladie. Le tact médical, cela s’apprend ! Il s’agit de développer une certaine empathie avec le malade, de savoir où il en est de ses mécanismes de défense, ce qu’il peut entendre et ce qu’il veut entendre.
Pour lui fournir une information progressive, adaptée, cohérente et non destructrice.
Malheureusement, la présence de psychothérapeutes dans les équipes médicales se heurte à la résistance des cancérologues. Question de partage du pouvoir, sans doute. Question de mentalité, peut-être :« Avec moi, les malades ne se révoltent jamais », affirme celui-ci. Question de stratégie thérapeutique, surement, qui donne la priorité aux résultats plutôt qu’aux notions jugées floues de la psychologie.
Cette nouvelle vie du malade est jalonné d’épreuves, de bons et de mauvais jours, de coups de pompe et de blues, de coups d’espoir et de rage de vivre. L’écoute du malade tout au long de son parcours est vitale. Tant par la famille, que par l’équipe soignante.
Et cette aide psychologique doit se poursuivre une fois le malade en rémission.
« Je me suis sentie totalement démunie en rentrant chez moi. Car je ne bénéficiais plus du cadre rassurant de l’hôpital, je me suis mise à déprimer », pleure une patiente à mon cabinet.
« On est lâché dans la nature, témoigne cette autre jeune femme. C’était un samedi. Personne ne m’a demandé si quelqu’un m’attendait à la maison ou si j’étais seule. Le lundi suivant, j’ai reçu un coup de fil m’annonçant que j’étais en fin de droits, j’ai paniqué… »
Il y a souvent un sentiment d’abandon et de vide. Le patient se sent fragilisé et il a peur.
Parfois, les sujets considérés comme guéris ont à faire face à une autre situation dramatique : d’une part, leur famille a fait un véritable deuil à leur égard, les considérant comme déjà morts. D’autre part, les médecins qui les ont soignés ne leur prêtent plus attention puisqu’ils sont guéris. Connu sous le nom de syndrome de Lazare, ce phénomène est vécu comme une seconde condamnation difficile à surmonter. Sortir de telles épreuves ne laisse pas indemne.
Les centaines de milliers de personnes qui guérissent ne seront plus jamais comme avant.
Beaucoup vivront, osons le dire, mieux qu’avant.
S’accrochant à la vie, à l’essentiel plutôt qu’à des mesquineries.
Comme le dit un autre patient :
« Le cancer ne m’empêche pas de rouler mais il m’a donné envie de changer de voiture. A vitesse égale, je choisis le confort et la sécurité en prime. Et je ne dédaigne plus de m’arrêter au bord d’une nationale ou d’une départementale pour respirer le parfum des fleurs ou m’amuser à regarder les vaches qui ruminent. »
Cher lecteur,
quand avez-vous pris le temps
de vous offrir un bouquet de fleurs
pour la dernière fois ?
N.B. : J’organise un groupe de parole, d’échange et de soutien à Toulouse, le 1er lundi du mois. C’est gratuit. Cliquez sur le lien en haut et à droite de cette page intitulé « Qui suis-je ? De quoi s’agit-il ? » pour plus d’informations.
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Qu’en pensez-vous ?
Un grand merci 🙂
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12 décembre 2010 at 20 h 13 min
salut tres interressant je suis atteinte dun cancer du sein depuis sept 2oo7 je suis en remission mais je deprime et trop fatiguee jaimerai avoir plus information merci aurevoir
12 décembre 2010 at 20 h 20 min
J’ai répondu à Mme Habiba par mail privé, avec toutes les informations nécessaires.
Bon courage !
FD