Affaire Hazout : l’Ordre national des médecins tacle les « manquements » de l’ex-Ordre de Paris

Le procès du Dr André Hazout, gynécologue poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur sept patientes, vient de donner lieu à un petit règlement de comptes au sein de l’Ordre des médecins.

Rappel des faits.

À la surprise générale, le premier jour d’audience avait surtout été marqué par la mise en accusation du conseil de l’Ordre de Paris, taxé de passivité.

Ce dernier avait été condamné par la cour administrative de Paris en octobre 2012 pour ne pas avoir réagi pendant des années à des plaintes de victimes du gynécologue.

Dysfonctionnements

Fait rare : dans un communiqué du 6 février, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a décidé de prendre clairement ses distances avec le conseil ordinal de Paris « antérieur à 2007 », jugeant que le fait de ne pas avoir procédé à un transfert de plainte avait bel et bien constitué « un manquement évident ».

Le CNOM prétend même que « de nombreux dysfonctionnements » avaient conduit en 2007 à la dissolution du conseil départemental de Paris, « suite à la demande du président du conseil national ». L’Ordre affirme enfin qu’il a fait évoluer ses instances juridictionnelles « pour rendre impossible ce type de dysfonctionnement ».

Dissolution à contrecœur

L’Ordre national « oublie » cependant de préciser que la dissolution de l’Ordre parisien avait été décidée à l’époque en raison de sa gestion financière très controversée et de la guerre de tranchées entre ses membres, mais nullement à cause d’un mauvais suivi de plaintes de patients dans cette affaire…

De surcroît, le président du conseil national de l’époque, le Dr Michel Legmann, loin d’avoir demandé la dissolution de l’Ordre de Paris, avait au contraire tout fait pour l’éviter.

Il avait fallu une intervention publique de Roselyne Bachelot, qualifiant la situation d’« accablante » et pointant « des problèmes de gestion considérables », pour que le CNOM s’engage à contrecœur dans la dissolution de l’Ordre parisien.

Source: lequotidiendumedecin.fr