Phobie scolaire : quand l’école fait peur…

Crises d’angoisse, maux de ventre, vomissements…

Submergés par la peur, la détresse, certains enfants et adolescents se rendent complètement malades à la simple idée de mettre un pied à l’école. Un phénomène en augmentation, où je vois chaque année de plus en de cas se présenter à mon cabinet.

« Phobie scolaire », « anxiété scolaire », « refus scolaire anxieux » : autant de dénominations derrières lesquelles se trouve la même manifestation : une peur intense de l’école, qui conduit l’enfant à éviter systématiquement de s’y confronter.

Difficile d’imaginer que l’école, lieu de socialisation de l’enfant par excellence, mais aussi des apprentissages, puisse rendre certains de ses écoliers aussi malheureux. Et pourtant, vivre avec d’autres du même âge, apprendre, être curieux, être évalué, se mesurer aux autres, faire plaisir aux parents en réussissant ou s’opposer à eux insidieusement en ne faisant rien : les enjeux sont nombreux, et pas des moindres.

Entre 4 et 5 % la proportion d’élèves en âge de suivre une scolarité obligatoire (de 6 à 16 ans) victimes de troubles anxieux les empêchant, sans qu’ils sachent réellement pourquoi, de se rendre normalement en classe. Parmi eux, près d’1% souffriraient d’une forme plus sévère encore : la phobie scolaire.

La phobie scolaire, tout comme celle de l’ascenseur ou de l’avion, n’existe pas. C’est un abus de langage. Quant au refus scolaire, terme utilisé par les anglo-saxons, il ne semble pas plus adapté. Les jeunes que je vois en consultation ne refusent pas d’aller à l’école, ils n’arrivent pas à y aller, ce qui est différent.

Voilà pourquoi je préfère dire plus simplement qu’ils sont malades de l’école, et en rupture scolaire.

Comment savoir si son enfant souffre réellement de l’école ?

Certains signes doivent interpeller.

  1. Les symptômes physiques d’abord : il est pris de véritables attaques de panique lorsqu’il part à l’école, de crises d’angoisse, ou encore de violentes douleurs (à la tête, au ventre…).
  2. Et puis dans ses paroles : il crie, supplie qu’on le laisse rester à la maison, menace de fuguer, voire de se suicider.
  3. Enfin, il trouve toujours ailleurs des explications à sa crainte d’aller en classe (« les profs ne m’aiment pas », « les autres élèves m’embêtent »…).

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Dans la plupart des cas, les symptômes disparaissent les jours sans école, comme les week-ends, et surtout, pendant les vacances scolaires.

Mais qui sont ces enfants ? Deux profils se dégagent.

1 – D’abord ceux chez qui les troubles anxieux (souvent, l’enfant en cumule plusieurs) sont au premier plan.

Il s’agit notamment d’enfants touchés par la peur de la séparation et pour qui le fait de s’éloigner du domicile familial et/ou de leur mère semble impossible, ceux qui souffrent de phobie sociale et sont pris d’attaques de panique dès qu’ils sortent dans la rue, ceux qui ne supportent pas le regard des autres posés sur eux, ou le fait d’être interrogés par leur instituteur… Autant de manifestations d’anxiété souvent aggravées et déclenchées par un stress post-traumatique : l’enfant a subi ou assisté à une humiliation devant ses camarades, il a été agressé sur le chemin de l’école, fait l’objet de menaces…

2 – Le deuxième profil concerne ceux chez qui l’anxiété n’arrive qu’au second plan. Ils sont dépressifs, souffrent d’un profond désintérêt pour leur scolarité, laquelle ne leur apporte souvent aucune gratification, soit parce qu’ils ont de mauvais résultats, soit parce qu’ils s’y sentent incompris (c’est notamment le cas des enfants dyslexiques ou encore hyperactifs). Il arrive alors fréquemment que leur attention se fixe ailleurs, dans un domaine où ils se sentent plus valorisés, comme les jeux vidéos de plus en plus souvent, ou le sport.

L’angoisse peut aussi naître des enjeux qui se précisent au fur et à mesure que les jeunes avancent dans leur cursus. De plus, la scolarité aujoud’hui met de plus en plus l’accent sur une orientation précoce. On met les adolescents en demeure de se déterminer très tôt, comme si, à quatorze ou quinze ans, ils pouvaient avoir des projets d’avenir fermes et être certains de leur choix.

Pour les parents, il n’est pas évident de comprendre la souffrance de l’enfant. Il n’est pas toujours facile de savoir comment réagir face à un comportement dont la logique vous échappe. Toute phobie paraît absurde à celui qui ne l’éprouve pas et rien n’est plus déroutant que de se retrouver face à votre enfant quand il exprime une peur panique et semble sourd à tout appel à la raison.

Difficile aussi parfois de bien faire la différence entre le refus scolaire, source de détresse chez l’enfant, et l’école buissonnière, plus comparable à un caprice ou à une attitude de rébellion à l’égard de l’autorité parentale.

D’autant que parfois, ce sont les parents qui, les premiers, sont accusés d’être responsables de l’absentéisme de leur enfant.

Une part de responsabilité parfois bien réelle, notamment chez les parents qui surinvestissent la réussite scolaire, qui sont constamment dans le souci de la performance, mais aussi chez ceux qui, tout au contraire, dévalorisent l’école et ses apprentissages.

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