Au 19e siècle, les premiers psychiatres s’intéressent aux cas des «masturbateurs frénétiques».
Ils s’intéressaient aussi aux personnes qui accumulent des expériences sexuelles à la chaîne sans pouvoir s’arrêter.
Au 21e siècle, les concepts d’ «hypersexualité» ou de «sexualité addictive» n’ont toujours pas disparu des manuels, au contraire.
Ils connaissent un regain nouveau, sous l’influence d’associations comme les sexaholiques anonymes (dérivé des toxicomanes anonymes) qui se font fort de «sevrer» les «dépendants sexuels»…
Il y en aurait 17 millions aux Etats-Unis.
Et probablement autant, sinon plus, en Europe, affirment les psychopraticiens : une véritable épidémie.
Le nombre des sex-addicts risque fort d’augmenter au train où en vont les choses, en effet.
Car à force de répandre l’idée que le sexe peut rendre accro, ils créent toutes les conditions d’une psychose.
Du fait des recompositions familiales, les occasions d’être jaloux sont fréquentes.
Quand il a des enfants d’une première union, le ou la conjoint(e) reste en contact avec son ex. La jalousie peut prendre comme support ce(tte) dernier(e), mais aussi sa progéniture.
Plus fort que soi, le sentiment de jalousie, poussé à l’extrême dans le couple, est incontrôlable. Elle dépasse celui qu’elle étreint.
Preuve d’amour, la jalousie ?
« Plutôt une conséquence naturelle du sentiment amoureux, explique le psychanalyste et thérapeute du couple et de la famille Serge Hefez, auteur de Scènes de ménage (Fayard, 2010). La relation amoureuse est chargée de passion, de peur d’abandon, d’inquiétude et de la toute-puissance de l’autre. » Elle prend ses racines dans notre enfance. « La jalousie dans le couple se nourrit de deux sentiments, la peur que l’autre ne prenne l’objet d’amour – c’est la triangulation oedipienne qui se joue à trois – et la jalousie fraternelle proche de l’envie, celle qui se joue entre le rival et le jaloux », souligne le psychiatre. Le ou la rivale(e) est fantasmé(e). Il ou elle est plus beau ou belle que soi, plus intelligent(e).
« Dans tout amour, il y a une part héritée de l’enfance qui veut de façon impérieuse posséder celui que l’on aime pour soi tout seul. Si cette part est tempérée au fur et à mesure que l’on mûrit, que notre identité d’homme ou de femme s’affirme avec bonheur, elle s’exprime en mode mineur. Elle peut être la source de souffrances face à une infidélité, mais c’est une jalousie somme toute normale », argumente Marcianne Blévis, psychanalyste et auteure de La Jalousie : délices et tourments (Seuil, 2006).
« JUSQU’À EN DEVENIR DINGUE »
Un appel à témoignages, lancé sur Lemonde.fr, révèle des situations où l’on peut éprouver ce sentiment. « Je suis jalouse, avoue Audrey. Pas par nature, mais après une trahison. » Son compagnon l’a, en effet, trompée. « Une fois que la confiance est perdue, difficile de ne pas être méfiante, raconte-t-elle. Il ment, s’inscrit sur des sites de rencontres. Je suis devenue paranoïaque, et visiblement cela le pousse à persévérer. »
Mais, à l’inverse, d’autres manifestations paraissent excessives, sinon pathologiques.
Jean-François, 60 ans, est amoureux mais a mis fin à sa relation. Il raconte : « Nous discutions avec mon ex-amie quand tout à coup l’ambiance s’est gelée. Je lui pose alors des questions pour essayer de savoir de quoi il s’agit, mutisme de son côté. Au bout de quelques minutes, elle me dit : « la photo, là dans ton livre ». En fait, c’était un marque-page avec la photo de l’auteur. »
Une autre fois, il va voir ses enfants en Espagne, leur mère se trouve être là-bas en même temps que lui. « Cela m’a valu une semaine de froid, elle m’accusait d’avoir provoqué cette rencontre pour avoir une relation avec elle », explique-t-il. Tout peut alimenter les disputes. Théo, 28 ans, est jaloux du passé de ses compagnes : « Savoir que mes copines ont passé des nuits avec des inconnus avant de me connaître suffit à me faire haïr jusqu’à la ville où cela s’est passé. Au point de m’imaginer ces épisodes d’innombrables fois jusqu’à en devenir dingue. »
« La jalousie est un désir de fusion, et le jaloux est une personne qui n’a pas été suffisamment rassurée par sa mère et qui n’a pas pu se séparer de son objet d’attachement », postule Marie-France Hirigoyen, psychiatre et psychanalyste, auteure de Abus de faiblesse et autres manipulations (JC Lattès, 300 p., 18 euros). La jalousie délirante est du registre de la paranoïa. C’est une psychose interprétative. »
Le jaloux pathologique est dans le déni. Il interprète la réalité de façon discordante. Pourquoi mets-tu ta belle chemise aujourd’hui ? Pourquoi te maquilles-tu ? « La jalousie consiste à vouloir garder pour soi seul l’objet aimé. S’il m’aime, il ne doit penser qu’à moi, c’est une possessivité absolue », poursuit-elle. On est même jaloux de ses pensées. On coupe l’être aimé de ses copains, de sa famille.
Par ses comportements, la personne jalouse se rend antipathique. « Elle se saborde elle-même, elle fait souffrir et elle souffre », continue Mme Hirigoyen.
« LES JALOUX PATHOLOGIQUES »
Marcianne Blévis raconte qu’elle avait un patient qui chronométrait le temps que son épouse mettait pour aller au travail.
« La jalousie excessive désigne un état plus ou moins intense, mais qui est une angoisse torturante concernant un ou une rival(e) plus ou moins imaginaire, véritable double du jaloux ou de la jalouse mais un double plus ou moins persécutant », ajoute-t-elle. Le rival a des pouvoirs mystérieux et maléfiques. « Ce qui prévaut alors, c’est l’excitation insatiable de ce désir d’emprise. Une véritable drogue, me disait une patiente, poursuit-elle. Ce genre de jalousie que rien n’apaise montre bien qu’il s’agit d’une sorte d’ivresse qui a pour fin de s’épargner la peine d’être soi pour préférer empêcher l’autre de l’être. » La liberté de l’autre est source d’angoisse incontrôlable.
« Les jaloux pathologiques ont une estime d’eux-mêmes défaillante », explique Serge Hefez. N’ayant pas confiance en soi, ils n’ont pas confiance en l’autre. « Ils ont du mal à trouver leur juste place en se situant par rapport aux autres », poursuit-il. La vie est faite d’adaptations permanentes, mais le jaloux, parce qu’il ne sait pas se situer par lui-même, adopte une « identité rigidifiée », remarque Marcianne Blévis.
De telle sorte qu’à la retraite ou au chômage, certaines personnes développent face à leur conjoint une jalousie excessive parce que, soudain, ayant perdu leur identité professionnelle, ils ont perdu tout point d’appui.
Peut-on guérir de cette souffrance que constitue une jalousie excessive ?
« Ce sentiment ne se soigne pas, mais on peut apprendre à le contrôler », conclut Marie-France Hirigoyen.
Les personnes prenant du Champix (marque déposée; tartrate de varénicline) pour arrêter le tabac doivent interrompreimmédiatement leur traitement « en cas d’agitation, d’humeur dépressive, d’idées suicidaires ou de modifications du comportement », prévient l’agence française du médicament mardi. Elle ne remet toutefois pas en cause le rapport bénéfice/risque du traitement.
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) précise dans un communiqué que « cette nouvelle information sera mentionnée dans la notice destinée aux patients et le résumé des caractéristiques du produit (RCP) destiné aux professionnels ».
La prudence est aussi recommandée chez « les patients présentant des antécédents de maladie psychiatrique sévère (schizophrénie, troubles bipolaires, dépression caractérisée sévère), l’efficacité et la sécurité de Champix n’ayant pas été établies chez ces patients ». « Une étude européenne est cependant en cours chez des patients atteints de psychose. »
Le Champix a obtenu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) européen en septembre 2006. Il est disponible en France sur prescription médicale depuis février 2007. Entre février 2007 et mai 2008, environ 516.000 patients ont été traités par Champix en France.
En 2007, l’évaluation des données de pharmacovigilance a conduit les autorités européennes à ajouter dans la notice le risque d’infarctus du myocarde, de troubles dépressifs et de comportements suicidaires sans qu’un lien ait été établi avec la prise de Champix, ces symptômes pouvant apparaître lors de tout sevrage tabagique.
Plus récemment, l’analyse de données internationales de pharmacovigilance « montre que des patients sans antécédents psychiatriques connus ont développé des troubles dépressifs, des idées et des comportements suicidaires », « et certains patients présentant des troubles similaires n’avaient pas arrêté de fumer au moment de l’apparition des symptômes« .
Par voie de conséquence, les autorités européennes ont décidé de renforcer les mises en garde.
Source : The Associated Press
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