Covid-19 : « Même à 30 ans on peut faire une forme grave et avoir des séquelles »
Les patients hospitalisés sont plus jeunes que lors des vagues précédentes.
Une pneumologue du CHU de Toulouse insiste sur les séquelles qu’engendrent les formes graves du Covid.
Le variant Delta, qui provoque une vague de contaminations d’une ampleur inédite depuis quelques semaines en Haute-Garonne, s’accompagne désormais d’une forte remontée de la tension hospitalière… en plein cœur de l’été !
Un pic des hospitalisations à la mi-août
Car si le pic des contaminations semble avoir été atteint (l’incidence qui reste à des niveaux jamais atteints lors des vagues précédentes, baisse depuis quelques jours à Toulouse et en Haute-Garonne), le CHU de Toulouse, s’attend à un pic des hospitalisations qui devrait intervenir autour du 15 août.
Et d’ici là, il faut trouver de la place à ces patients, dont le profil diffère des vagues précédentes.
« Nos services sont pleins », constate Élise Noël-Savina, pneumologue au CHU de Toulouse. « Tous ceux qui sont hospitalisés sont quasiment tous des non-vaccinés, et tous sont atteints par le variant Delta. Il y a des patients de plus en plus jeunes, qu’on n’avait pas aux autres vagues. Cela s’explique par la contagiosité extrême du variant actuel (qui serait aussi contagieux que la varicelle, ndlr). Il y a un tel nombre de jeunes qui sont contaminés… », reprend-elle. « La période est tendue, il y a moins de personnel et il y a également aussi beaucoup d’activité non Covid… On s’attend à quinze jours difficiles » , ajoute le docteur Élise Noël-Savina.
Durant toute la garde.
Des jeunes patients Covid, non vaccinés, qui ont besoin d’oxygène.
« Je pensais pas que j’allais l’attraper, docteur ».
C’est le concept d’une pandémie.
Et malheureusement la méthode Coué ne marche pas. #VaccinezVous #gestesbarrieres— Julie Oudet (@JulieOudet) August 3, 2021
Un jeune de 23 ans en soins intensifs
« Dans mon service de soins intensifs, il y a notamment un jeune de 23 ans sans facteurs de risques, un autre de 34 ans, et un de 43 ans », détaille la pneumologue. Ces patients, qui ne se sentaient pas forcément concernés par la dangerosité du virus, ni par l’urgence de la vaccination, et qui ne sont pas forcément en surpoids, font désormais des formes graves de la maladie.
« Le jeune homme qui a 23 ans, vu la sévérité de la forme qu’il a actuellement, dans quatre mois, il fera partie des gens qui auront des séquelles. Il devra faire de la kiné, de la réhabilitation respiratoire… Ce n’est pas juste une hospitalisation et après tout va bien. Il va falloir lui réapprendre à respirer correctement !« , note Élise Noël-Savina, également co-auteure d’une étude publiée par le CHU de Toulouse, qui montre que 61% des patients Covid atteints d’une forme grave de la maladie conservent de lourds symptômes quatre mois après leur hospitalisation.
Pour ceux qui hésitent encore à se faire vacciner : 4 mois après une pneumopathie grave à #COVID19 61% des patients ont encore des symptômes, 39% des anomalies aux tests respiratoires et 41% des anomalies radiologiques. @CHUdeToulouse #Vaccinezvous https://t.co/V0noUa9smh pic.twitter.com/7gDuCJVVsD
— Julien Mazieres (@JulienMazieres) July 8, 2021
Gêne respiratoire, toux… Des symptômes qui persistent
L’étude concerne 72 patients contaminés lors de la première vague de la pandémie de Covid-19, qui avaient fait des formes modérées à sévères et qui étaient hospitalisés soit en pneumologie, soit en réanimation.
« La moyenne d’âge de ces patients est de 60 ans. On a exclu tous les patients qui avaient des maladies respiratoires ou cardiaques chroniques », ajoute la pneumologue du CHU de Toulouse.
« Parmi ceux qui ont encore des symptômes au bout de quatre mois, la gêne respiratoire reste prédominante (44 % sont concernés). Et 12 % ont une gêne respiratoire importante, ce qui signifie qu’ils ne peuvent même pas faire leur toilette. D’autres ont des difficultés pour monter un escalier, par exemple », ajoute-t-elle.
Les autres symptômes les plus communs sont la fatigue persistante (pour un tiers des patients) et la toux (pour 17% d’entre eux).
« Le Covid-19 est une maladie respiratoire vraiment atypique de par le nombre effroyable de gens contaminés et en raison du nombre de patients qui se retrouvent avec des séquelles derrière. Notre étude a montré que tous ces symptômes (qui persistent plusieurs mois après, ndlr) ne sont pas forcément liés à la gravité initiale de la maladie. Des personnes qui ont été hospitalisées mais qui n’ont nécessité que quelques litres d’oxygène, et non des techniques plus invasives de réanimation, peuvent avoir autant de symptômes persistants que ceux qui ont fait des formes très graves. »
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Vaccinez-vous !
Pour vous, pour les autres.
Chaque jour, en France, entre 450 000 et 500 000 personnes se font vaccinées.
Les vaccins ARNm sont :
- étudiés depuis plusieurs décennies
- expérimentés depuis 2005
- les – éventuels – effets secondaires arrivent dans les 15 minutes suivant l’injection, et/ou au maximum dans les deux mois (comme les autres vaccins existants)
Toutes ces informations sont vérifiables avec des sources médicales et scientifiques sur le net.