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Le prix Nobel de la Paix a été attribué ce 5 octobre au gynécologue congolais Denis Mukwege, qui soigne les femmes victimes de viols et de violences sexuelles, ainsi qu’à la Yazidie Nadia Murad, ex-esclave du groupe terroriste « État Islamique », qui se bat aussi pour mettre fin à l’emploi des sévices sexuels comme arme de guerre.

« Denis Mukwege et Nadia Murad ont tous les deux risqué personnellement leur vie en luttant courageusement contre les crimes de guerre et en demandant justice pour les victimes », a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.

« Un monde plus pacifique ne peut advenir que si les femmes, leur sécurité et droits fondamentaux sont reconnus et préservés en temps de guerre », a-t-elle ajouté.

Le Dr Denis Mukwege, maintes fois pressenti pour le prix Nobel, a déjà reçu le prix Sakharov « pour la liberté de l’esprit » en 2014.

Son combat a été popularisé en 2016, à l’occasion de la sortie du documentaire de Thierry Michel et Colette Braeckman « L’homme qui répare les femmes : la colère d’Hippocrate ». 

Né en mars 1955 à Bukavu dans ce qui est alors le Congo belge, Denis Mukwege est le troisième de neuf enfants, fils d’un pasteur pentecôtiste. Après des études de médecine au Burundi voisin, il rentre au pays pour exercer à l’hôpital de Lemera, sur les Moyens Plateaux du Sud-Kivu. Il découvre alors les souffrances de femmes qui, faute de soins appropriés, sont régulièrement victimes de graves lésions génitales post-partum les condamnant à une incontinence permanente.

Denis Mukwege se spécialise en gynécologie-obstétrique en France entre 1985 et 1989, à Angers, avec qui il entretient encore des liens d’amitié, et où plusieurs de ses disciples viennent finir leur formation. Puis il revient à Lemera animer le service de gynécologie.

À la suite de la destruction de l’hôpital en 1996, au cours de la première guerre du Congo, le Dr Mukwege fonde l’hôpital de Panzi, au sud de Bukavu (capitale de la province du Sud-Kivu). Ouvert en 1999, Panzi devient rapidement une clinique du viol alors que le Kivu sombre dans la deuxième guerre du Congo (1998-2003).

« Ma première malade en 1999 avait été violée, puis on lui avait introduit une arme dans l’appareil génital et fait feu. Elle avait tout le bassin détruit. Je pensais que c’était l’œuvre d’un fou, mais la même année, j’ai soigné 45 cas semblables », témoigne-t-il.

Cette « guerre sur le corps des femmes », comme l’appelle le médecin, continue aujourd’hui.

Chaque jour, l’hôpital accueille des dizaines de femmes venues de tout le Kivu, mais aussi du Rwanda ou du Burundi (en décembre 2014, 42 264 femmes avaient été traitées). Ces dernières années, les médecins « réparent » aussi des bébés, des enfants, victimes de viol utilisé comme une arme de guerre. Une situation qui a conduit le Dr Mukwege à théoriser en 2014, dans l’« International journal of gynecology and obstetrics », une classification de ces lésions génito-urinaires et digestives basses chez les fillettes de 5 ans et moins.

« C’est un homme droit, juste et intègre mais intraitable avec la médiocrité qui veut faire de Panzi un pôle de référence aux normes internationalement reconnues », dit de lui le Dr Levi Luhiriri, médecin de l’hôpital.

« En 2015, on avait observé une diminution sensible des violences sexuelles. Malheureusement, depuis fin 2016-2017, il y a une augmentation », confiait le Dr Mukwege à l’AFP en mars 2018.

Le médecin a par ailleurs lancé en 2014 le mouvement féministe masculin, V-Men Congo.

Un homme juste et engagé 

À deux mois et demi d’élections cruciales en RDC, les jurés du prix Nobel ont aussi récompensé une voix parmi les plus sévères envers le régime du président Joseph Kabila, davantage entendue à l’étranger qu’au pays.

Le Dr Mukwege a ainsi dénoncé à plusieurs reprises « le climat d’oppression […] et de rétrécissement de l’espace des libertés fondamentales » dans son pays. Fin juin il encourageait les Congolais « à lutter pacifiquement » contre le régime en place plutôt que de miser sur les élections prévues le 23 décembre « dont on sait d’avance qu’elles seront falsifiées ». « Nous sommes dirigés par des gens qui ne nous aiment pas », s’insurgeait-il.

Des prises de paroles courageuses alors que sa sécurité est régulièrement mise en danger.

Âgé de 63 ans, marié et père de cinq enfants, le Dr Mukwege a échappé de peu à une tentative d’attentat en 2012 (qui a coûté la vie à son garde du corps). Entre deux voyages à l’étranger, comme cette année en Irak pour lutter contre la stigmatisation des femmes violées yazidies, le Dr Mukwege vit dans la fondation de Panzi, sous la protection permanente de soldats de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

Porte-parole des civils menacés par les exactions de groupes armés, le Dr Mukwege prête aussi son image à une campagne mondiale incitant les grandes multinationales à contrôler leurs chaînes d’approvisionnement pour s’assurer qu’elles n’achètent pas des « minerais du sang », qui contribuent à alimenter la violence dans l’est du Congo.

 

attentat, Bruxelles, 2016

 

 

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Un numéro d’urgence
pour les personnes qui auraient des proches
dans les endroits concernés a été activé : 00 (32) 2 506 47 11

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Pour suivre le direct des évènements:

lemonde.fr/europe/live/2016/03/22/en-direct-double-explosion-a-l-aeroport-principal-de-bruxelles_4887504_3214.html

Les enfants face au terrorisme.

Comment réagir en tant que parents ?

(un article d’Evelyne Josse, novembre 2015)

Des parents émotionnés

Des adultes tristes

Les adultes ont le droit d’être tristes et ils ont le droit d’être tristes devant leurs enfants.
En s’autorisant à être tristes, les adultes autorisent leurs enfants de l’être aussi.

C’est une forme de permission qu’ils donnent à leur progéniture de reconnaître leurs propres émotions et de les exprimer.

Inutile qu’ils taisent leurs émotions pour protéger leurs enfants ; les enfants ressentent le malaise de leurs parents. Ne pas leurs en signifier la cause, c’est courir le risque que les enfants s’attribuent l’origine de cette souffrance.

Les adultes ont le droit d’être tristes et d’être tristes devant leurs enfants car il n’y a pas davantage de raison de se cacher pour pleurer que de se cacher pour rire…

Les adultes ont le droit d’être tristes mais ils doivent en expliquer la raison aux enfants avec des mots simples adaptés à leur âge et à leur maturité. Outre les explications concernant l’objet de leur tristesse, ils doivent préciser que cette tristesse est transitoire et non pas un état permanent.

Ils doivent ajouter que leurs enfants ne peuvent rien faire pour apaiser cette tristesse. Ils n’en sont pas responsables. Pas plus dans sa genèse que dans sa résolution. Et si les adultes ne peuvent en expliquer la raison immédiatement car ils sont débordés émotionnellement, il est important qu’ils disent « Je suis malheureux, je suis triste. Cela est en lien avec les attentats. Je ne suis pas capable d’en parler maintenant mais dès que je le pourrai, j’en parlerai avec toi ».

Des adultes qui ont peur

Comme pour la tristesse, les adultes ont le droit d’avoir peur mais si cette peur est intense, ils devraient demander de l’aide, par exemple auprès d’un psychologue, pour ne pas transmettre leur propre peur à leurs enfants.

D’autant que si l’état de tristesse est généralement transitoire, la peur s’avère souvent plus persistante.

Il est important qu’ils reconnaissent que c’est normal d’avoir peur au vu des circonstances mais ils doivent également pouvoir rassurer leurs enfants et ramener le risque d’être touché par un attentat à sa juste valeur.

Ils peuvent, par exemple, expliquer que le risque que cela arrive est très faible et que tout est mis en place pour assurer la sécurité des citoyens, que cette sécurité a été renforcée, etc. Les enfants entendent également parler des accidents de voiture, de trains, d’avions ; ils entendent parler de cancers, etc.

La mort peut frapper à tout moment. C’est une réalité et il ne faut pas la nier. Il est important de reconnaître qu’il existe une part de notre existence qui ne peut être maîtrisée et les adultes, par un comportement confiant et rassurant, doivent montrer à l’enfant qu’il est tout à fait possible de vivre avec cette donnée.

Prendre conscience de cela et l’accepter fait partie du fait de grandir.

enfants

Parler des événements

Il est important d’écouter les enfants et de les encourager à exprimer leurs craintes, leurs émotions et leurs réflexions.

Les adultes sont parfois réticents à évoquer des situations douloureuses de crainte d’angoisser leurs enfants et d’induire des troubles chez eux.

La meilleure façon de les aider à surmonter leurs peurs et leurs angoisses est de les encourager à les exprimer.

Les adultes doivent utiliser des mots simples, des mots de tous les jours, des mots adaptés en fonction de l’âge, de la maturité et du questionnement de l’enfant. Ils doivent se rappeler que les enfants ne vivent pas et ne comprennent pas les événements de la même manière qu’eux-mêmes.

Il est donc important d’écouter les enfants pour comprendre la manière dont ils appréhendent les faits qui viennent de se dérouler afin de répondre de manière adaptée à leurs besoins et à leurs interrogations.

Bien entendu, parler ne signifie pas dire tout ce que l’on sait, rapporter tout ce qui se dit dans les médias. Il est absolument inutile de donner des détails sordides, de parler du sang et des corps disloqués ou d’étaler les craintes d’un nouvel attentat. Une fois encore, les informations seront triées en fonction de l’âge.

On simplifiera pour les petits qui ne peuvent pas tout saisir et on sera plus explicite avec les adolescents qui n’auront pas été épargnés par les informations diffusées dans les médias.

Il n’y a pas d’âge pour aborder le sujet des attentats. Si un enfant pose une question, il est nécessaire de lui répondre quel que soit son âge.

Bien sûr, les adultes n’ont pas de réponse à toutes les questions. Sur la mort et sur le fait que des personnes soient capables de commettre de tels actes au nom de leurs croyances, il n’y a pas de réponses toutes faites. Il est important de reconnaître que sur certains sujets, il n’existe pas de vérité universelle et que les adultes ne connaissent pas tout. Ils peuvent dire : « Voilà ce que moi j’en pense. ». Ils peuvent, évidemment, exposer les opinions défendues par d’autres.

Après avoir débattu du sujet des attentats, il est essentiel de revenir à la réalité quotidienne, de ramener l’enfant à la routine quotidienne rassurante : il est l’heure de dîner, de faire les devoir, etc.

Il ne faut jamais forcer les enfants qui refusent de parler ou d’entendre parler des événements et qui le manifestent clairement, par exemple en se bouchant les oreilles dès que le mot « attentat » est prononcé. Refuser d’affronter le sujet est un moyen pour eux de se défendre contre les émotions violentes.

D’autres enfants peuvent paraître tout à fait indifférents au drame. Les adultes ne doivent pas se laisser piéger par cette apparente insouciance et doivent rester attentif aux signes qui pourraient signaler de l’angoisse tels que cauchemars, énurésie nocturne, peur de quitter le domicile ou les parents, etc. Pour ces enfants-là, il faudra se montrer présent et ouvert lorsqu’ils seront prêts à poser des questions.

Parler spécifiquement du terrorisme

Dire que les terroristes sont des méchants ? Cela suppose une vision dichotomique du monde divisé entre bons et méchants. La réalité est plus complexe que cela. De plus, ce langage rappelle celui des BD et des dessins animés. Dans les cartoons, les méchants sont reconnaissables, ils sont vêtus de noir, ils sont laids, ils ont le regard mauvais. C’est induire les enfants en erreur.

Dire que ce sont des monstres ? Les monstres sont des créatures imaginaires. Ils n’existent pas. Pendant des années, les adultes rassurent leurs enfants qui voient des monstres dans les placards ou sous les lits en leur disant que les monstres n’existent pas. C’est insensé de leur dire subitement que les monstres existent.

Dire que les terroristes sont des fous ? La folie, c’est une pathologie, et dire que les terroristes sont des fous, c’est insultant pour les malades qui souffrent d’un trouble mental.

Alors que dire ?

Dire la vérité, dire que les terroristes tuent au nom de leur religion mais que leur religion ne dit pas de tuer. Dire qu’ils n’ont rien compris à leur religion. Dire qu’ils veulent que tout le monde vit, croit et pense comme eux.

Et ce sera la même explication qu’on soit chrétien, juif, athée ou musulman.

Le retour à la routine quotidienne

Maintenir la vie quotidienne, le travail, l’apprentissage scolaire par exemple est une manière d’assurer une stabilité au développement des enfants. Il s’agit également de leur offrir un espace où ils peuvent se concentrer à l’écart des préoccupations des adultes, des tensions familiales, de l’agitation, voire du chaos.

Retrouver une routine quotidienne aide les enfants à récupérer d’événements dramatiques et à s’adapter aux nouvelles situations.

La stabilité offerte par la famille et par l’école permet d’annihiler l’impression de chaos et de défaillance qu’ils ont du monde des adultes. Réinstaurer les habitudes propres à la vie familiale ou scolaire contribue à créer un sentiment de continuité et de sécurité. Se lever, se coucher et manger à heures régulières, participer aux activités scolaires et fréquenter des compagnons de jeux sont des activités réconfortantes pour les enfants.

Références bibliographiques

Josse E. (2014), Le traumatisme psychique chez l’adulte, De Boeck Université, coll. Ouvertures Psychologiques.

Josse E. (2011), Le traumatisme psychique des nourrissons, des enfants et des adolescents, De Boeck Université, Coll. Le point sur, Bruxelles

Josse E., Dubois V. (2009), Interventions humanitaires en santé mentale dans les violences de masse, De Boeck Université, Bruxelles.

Josse E. (2007), Le pouvoir des histoires thérapeutiques. L’hypnose éricksonienne dans la guérison du traumatisme psychique, La Méridienne-Desclée De Brouwer Editeurs, Paris

 

Source: http://www.resilience-psy.com/spip.php?article268

attentats Paris, 13112015

vivreTémoignages:

-> Une libanaise m’a raconté que, même aux pires moments des combats à Beyrouth, sa mère continuait à l’emmener à la plage.

Simplement, il fallait faire attention en arrivant à la route de la corniche, et bien regarder à droite et à gauche avant de traverser.

Pas pour les voitures, non.

Mais pour voir s’il y avait ou pas des balles traçantes…

 

-> «J’ai un message pour celui qui nous a attaqué et pour ceux qui sont derrière tout ça: vous ne nous détruirez pas. Vous ne détruirez pas la démocratie et notre travail pour rendre le monde meilleur. Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance.»

Discours modèle, d’un peu moins de trois minutes, prononcé par du chef du gouvernement norvégien de l’époque, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse, quelques heures après les attentats qui avaient touché l’île d’Utoya et Oslo le 22 juillet 2011. Anders Behring Breivik venait de tuer plus de 70 personnes avec une bombe près du siège du gouvernement, puis une fusillade sur l’île d’Utoya, avant d’être arrêté.

 

-> « Business as usual » affichaient les magasins londoniens après les attaques de V1, lors de la seconde guerre mondiale.

 

« Hier on a assassiné des poètes.

Ce n’est pas seulement la liberté d’expression qui est atteinte,
c’est ce qu’il y a de plus sensible et de plus noble dans l’être humain
qui est frappé en plein cœur.

Alors : français, étrangers, musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes,
nés ici ou ailleurs, blancs, noirs, arabes, jaunes et autres, jeunes et vieux,
hommes et femmes, hétéros et homos, riches et pauvres, patrons,
ouvriers, artisans, paysans, chômeurs :

une seule France, une seule Nation !

Plus de différence.

Ou plutôt si, une seule : d’un côté les tolérants, les humbles,
les respectueux des autres et d’eux-mêmes,les vrais démocrates,
les empathiques, les partageurs, les gens de bonne volonté,
les  croyants sans mépris, les athées sans arrogance…

De l’autre les intolérants de tous poils, les intégristes politiques et religieux,
les méprisants, les propagateurs de haine, les aboyeurs d’insultes,
les fascistes de toutes obédiences, les gens perclus de préjugés imbéciles…
Entre la plume du poète et le fusil d’assaut choisissons notre arme.

Unissons-nous et essayons d’être heureux. »

Alain Régus

 

Son blog : http://pelleatarte.wordpress.com